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Critique de Bookycooky


“ Si Dieu existait, il ne saurait jamais qu'il existe un endroit qui s'appelle Caracas.... »
Pour y survivre , il était nécessaire d'oublier en cinq minutes les cinq minutes précédentes, y vivre ou mourir n'était qu'une question de hasard. Voilà pour le décor Far west d'où décolle notre histoire, avec deux personnages, Donizetti et Manuelito, deux anciens camarades d'école, qui vont se retrouver pour le meilleur et le pire........

Donizetti, Doni pour les intimes, (« c'était son père qui lui avait donné ce prénom, à cause d'un air d'opéra. ») “travaille” pour un journal et en même temps transporte d'horribles valises vertes mystérieuses aux quatre coins du monde, pour pouvoir subvenir aux exigences de son ex et de son fils, et de sa présente famille. Durant ses expéditions Doni aime se détendre en lisant des auteurs intéressants, et “au repos” écouter des aires d'opéra ou Hillary Hahn jouant du Bach.
Manuelito, lui travaille dans le magasin de chaussures de ses parents et est en proie à des rêves éveillés depuis que F.... l'a quitté. Il est une encyclopédie vivante de la boxe, un sport qui donne sa forme à cette histoire en huit rounds et la sortie de secours à nos deux compères.....

Une satire féroce d'un pays corrompu jusqu'à la moelle et où la violence est monnaie courante. Alors qu'on fouille les passagers impitoyablement à la douane ( et c'est vrai plus le pays est arriéré, corrompu, plus vous êtes fouillé,exception USA ), Doni avec sa valise verte bien visible, quitte le Venezuela sans problème vers ses divers destinations. le ton ironique est impitoyable, même le sexe, les italiens,......sans parler du carnage vénézuélien, tout y passe. Sous des aires de fiction, l'écrivain vénézuélien Juan Carlos Mendez Guedez parle bel et bien de la réalité ultra tragique de son pays , qu'il précise aussi dans son préambule. Un livre à la trame bien ficelée, qui vous fait tantôt sourire, tantôt révolter, tantôt dégoûter, tantôt angoisser, titillant constamment votre curiosité ........mais heureusement l'humour est toujours là pour couvrir toute cette crasse. Un livre qui me rappelle “La quatrième dimension “ de Nina Fernandez, cette quatrième dimension où se trouve l'horrible vérité, qu'on ne voit pas, qu'on ne peut pas voir, qu'on préfère ne pas voir, ou que mieux vaut ne pas voir......
Un roman noir génial !
Merci viou1108 !

Un endroit où, tous les ans, dix-neuf mille personnes se font tuer n'est pas un endroit où l'on cache la mort de quelqu'un. En fait, aujourd'hui au Venezuela, c'est être vivant qui est suspect......Être vivant au Venezuela, c'est une façon d'être coupable.
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