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D’abord, la bibliothèque. Une imposante sculpture en marbre disposée dans le foyer (« Fusion », d’après la plaque discrète fixée sur le socle) semblait introduire à une bibliothèque atypique, mais lorsqu’elle eut poussé les portes battantes, elle en eut le souffle coupé.
Elle se retrouvait dans une salle immense où la lumière du jour caressait doucement le marbre, l’acajou, les dalles de diverses couleurs. Les plafonds voûtés, les galeries en arcade et les éclairages aux lignes géométriques rappelaient les arabesques de l’art maure et la précision de l’Art déco.
Et dans cet immense espace, des centaines de milliers de livres.
Le crépuscule avait laissé la place à la nuit noire, et il ne pouvait voir le visage d'Ariel qu'à la lueur occasionnelle des phares des voitures en face.
Elle semblait plus apaisée que jamais, mais il savait que cela ne saurait durer. Une fois dissipée la sidération, les questions afflueraient, et rapidement elle se rendrait compte que la gémellité n'expliquait pas tout.
Alors elle aurait besoin d'un ami. Peut-être David Friedman. Ou Laya. Henry aurait bien aimé savoir comment cette dernière expliquerait la présence simultanée des deux femmes chez Anthony, ce soir-là.