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Critique de ecceom


Beau Merle : une saga sans clabauderie

La saga prend vie vers 1550, sous le regard de Pierre de Siorac dont le père a gagné la baronnie de Mespech dans le Périgord, en combattant pour le roi Henri II. Ce père bien fendant et son immutable ami (tous deux si indissociables qu'on va baptiser cette entité "la Frérèche" à la manière du "couple" Montaigne-La Boétie évoqués au fil des pages), sont partisans de l'Eglise réformée et vont convertir toute la famille à cette nouvelle religion (à la notable exception de la mère, demoiselle farouche catholique).
La religion est en effet, la toile de fond sur laquelle se déroule la plus grande partie de la série. Les premiers signes de la guerre de religion qui va ensanglanter le pays apparaissent durant les années de prospérité de la baronnie et vont s'amplifier pour culminer en 1572 avec le massacre de la St Barthélémy qui a durement travaillé le pays.

En préambule de son oeuvre, Robert Merle expose sa vision du roman historique qu'il veut nourri de la toute rigueur des faits. Force est de constater qu'il est cohérent en nous présentant dans un parfait écrin, tous les acteurs connus pour hanter depuis si longtemps nos livres d'Histoire : le duc de Guise, son rival l'amiral de Coligny , Catherine de Médicis et son fils le roi Henri III, pour la partie française, mais aussi Philippe II, roi d'Espagne et Elisabeth Ière d'Angleterre'Tous sont là et la grande Histoire se déroule, jusqu'à l'assassinat d'Henri IV.

L'intérêt et l'intelligence de la série viennent du parfait contrepoint entre petites histoires et grands événements qu'épousent la saga des de Siorac. le style sans reproche, chié chanté adopté par Robert Merle, parsemé d'expressions "d'époque" est toujours lisible, tout en évoluant d'un livre à l'autre au gré de l'évolution des moeurs, des langues (patois, langue d'Oc, langue d'Oïl) et du parcours de ses héros.
La description des rufes moeurs de cette époque présente un côté terrifiant, mais nous incite aussi à relativiser nos petites misères contemporaines et constitue de ce fait, un émerveillable appel à la tolérance.

A signaler : le 2ème volume de la série "En nos vertes années" en est aussi le point faible. Si le style reste sans reproche, le récit est assez ennuyeux tant le jeune de Siorac passe son temps à copuler à droite et à gauche avec les aubergistes, les femmes du monde, les sorcières, les prostituées (qui font selon cette belle formule "commerce de leur devant")...Bref, le Robert est en rut permanent et nous s'en branle un peu.
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