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Critique de myrtigal


« Ne verra t-on la Fortune de France relevée ? » voilà ce qu'aurait dit le chancelier Michel de l'Hospital, et la citation qu'a choisi Robert Merle pour ouvrir sa saga romanesque.
Une saga qui prend lieu et place en pleine France déchirée des guerres de religion dans la seconde moitié du XVIe siècle. J'ai mis pas mal de temps avant de me décider à me lancer dans cette sage, premièrement car je lis très peu de romans historiques et deuxièmement parce qu'il s'agit de ma période préférée donc je rechignais encore plus à la lire en fiction. Finalement ce qui a fini par me décider c'est qu'il ne s'agissait pas de la mise en scène direct des Valois mais plutôt d'une famille lambda et fictive, cette idée me plaisait assez alors je me suis lancée. Et fort heureusement, je ne suis pas déçue.
J'ai donc fait la connaissance de la famille de Siorac et du beau domaine de Mespech. Comme ces sonorités le laissent deviner on va plonger en plein Périgord, dans l'atmosphère aride et huguenote de ce sud-ouest. Car oui les Siorac sont protestants et en tant que tel la vie ne sera pas de tout repos en pleine guerre civile entre catholiques et protestants, entre batailles et édits de paix, entre cour et province, et c'est cela que l'on va suivre, la vie quotidienne de toute cette joyeuse tribu, la grande histoire à échelle d'hommes et de femmes. Je dis tribu car à Mespech c'est une grande famille atypique qui y vit, fondée par deux hommes, deux ex compagnons de guerre devenus frères de coeur : Jean de Siorac et Jean de Sauveterre, que tout le monde va appeler La Frérèche. Ensemble ils vont bâtir le grand et vaste domaine de Mespech qui va peu à peu se peupler ; trois anciens soldats, la nourrice (et ses enfants), la femme de chambre, divers hommes de main, et vagabond recueillis, chaque personne intégrant le domaine intègre en quelque sorte la famille. Sans oublier les trois fils de Jean de Siorac, d'ailleurs c'est Pierre, le cadet, qui est le narrateur du roman et de la saga et dont on suivra les aventures tout au long des tomes. Dans ce premier tome il nous raconte la genèse de sa famille et son enfance, sur un ton à la fois drôle et touchant.
J'ai beaucoup aimé cette joyeuse et attendrissante cohabitation pleine de vie, avec une affection particulière pour la Frérèche dont j'ai adoré le duo atypique plein de sagesse et de complicité (j'aurai d'ailleurs bien aimé que toute la saga soit sur eux deux).
Je l'avais maintes fois entendu, et j'ai pu le constater, Robert Merle a effectivement totalement nimbé son récit de l'atmosphère non seulement du XVIe siècle mais aussi de la Guyenne, à travers le parler et les dialogues, dont l'effet est franchement réussi et plutôt sympa. Il a également su incorporer les faits historiques et politiques de l'époque dans sa narration en gardant un style vivant et dynamique et sans que cela semble trop lourd, un peu comme Druon avec les rois maudits.
Même si au début cela me faisait très bizarre de lire sous forme de fiction le siècle dont j'ai tant lu en non-fiction, mais j'ai été ravie (et soulagée) de constater que c'est un roman qui, pour le moment je trouve, est bien dosé entre histoire et fiction. On verra ce qu'il en sera des tomes suivants, car j'ai cru comprendre que Pierre atterrirait à la cour et dans ce cas je risque d'être plus tatillonne… Quoi qu'il en soit, j'ai été agréablement surprise et je ne pensais pas m'attacher aux Siorac !
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