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Critique de JMLire17


Une phrase de ce récit le résume bien :" Je cisèlerais les mots, pour partager le rêve avec les autres et rendre les frontières inutiles ". Fatima Mernissi a ciselé les mots pour décrire la vie dans le harem Marocain d'une famille de Fès, dans les années 1940/1950. Elle montre magnifiquement les conditions de vie des femmes, les couleurs, les parfums, les rites, le poids des traditions, et surtout les rêves des femmes qui tentent, par le rêve, d'abattre les murs que les hommes ont élevés pour les enfermer. Ce n'est pas le harem d'un sultan avec un grand nombre de femmes lascives, attendant le bon vouloir du maître, image d'Epinal du harem dans l'esprit des occidentaux, mais plutôt la vie dans la maison d'une grande famille, ou les hommes, père, oncle de l'enfant narratrice, sont entourés de plusieurs épouses, mères, tantes, grand-mères. Les femmes y sont enfermées et sur la terrasse elles tiennent des conversations, elles commentent leurs conditions, s'affrontent entre générations construisent autour des conteuses des pièces de théâtres, lisent et relisent les contes des Mille et une nuits, font l'éducation des enfants, et rêvent de cinéma, de chansons, de danse, de vie à l'occidentale, de liberté, d'éducation. Il y a des pages très fortes sur l'origine du harem, sur le poids des traditions qui forme autour de ces femmes un harem invisible, sur la vision musulmane des communautés juives et chrétiennes, sur la présence des français colonisateurs. Il y a des pages très belles, sur la vision du ciel depuis la cour carrée, sur les rites de leur vie , la cuisine, la broderie, le hammam, sur la vie dans la médina de Fès, sur la ville de Marrakech, sur les montagnes de l'Atlas. Fatima Mernissi a publié ce livre dans les années 90, depuis elle a continué à écrire sur la condition des femmes dans le monde musulman.
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