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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Roman maudit, roman noir ce livre aborde un sujet qui peut faire scandale s'il n'est pas traité avec un léger humour et lu en ce sens. Jean Valmore, enseignant de philosophie de cinquante ans dans un lycée et écrivain, est poussé à se mettre en arrêt maladie afin de calmer les tensions suite à des propos racistes.
Son caractère odieux et dépressif en fait un personnage à la morale douteuse, se rapprochant d'un parti d'extrême droite Jean Valmore va se révéler un bien bel atout pour leurs opérations de « nettoyage » et un mentor pour un lycéen se sentant le destin d'un dictateur.
Oumar est la risée de la classe, non seulement à cause de sa laideur [...], mais surtout en raison de sa folie et de ses positions politiques. Son père tient une petite épicerie. le soir, Oumar le remplace. le matin, il a les yeux cernés. Moi, je l'aime bien, c'est un ovni et, contrairement à ses camarades, il suit l'actualité et possède une vraie culture. Certes, elle est un peu spéciale. Il veut devenir dictateur.

Que dire de plus sur cet être haineux à part qu'il envoi valser sa prétendu petite amie et collègue, qu'il profite d'une ancienne élève devenue prostituée et qu'il « se débarrasse » d'une prostituée nigériane de Pigalle.
Mais au fil des pages le lecteur se rend bien compte que le racisme n'est pas l'objet de la haine du personnage principal mais plutôt l'inculture et la mollesse qui rend la majeure partie du monde d'une telle bêtise que ça lui en est insupportable. C'est pour cette raison qu'il s'en prend à quasi tout le monde : les écologistes, le lycée qui l'embauche, le monde de l'édition, les femmes … et le lecteur lui-même.
Si vous êtes encore là, penchés sur ces lignes comme une cuvette de w.-c., c'est que vous n'êtes pas non plus très recommandables.

Une certaine nervosité prend possession du lecteur, les idées tranchées et les actions de cet anti-héros, vivant encore avec l'ombre de sa femme disparue, mettent mal à l'aise et démontrent toute la noirceur de ce monde. Même si ce livre se révèle dérangeant il est réellement intéressant de lire l'histoire de cet homme détruit et d'en tirer, chacun à sa façon, des leçons.

Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Ouh la la, c'est le titre qui m'a attiré en rayonnage de la médiathèque et je n'ai pas été déçu. On est vraiment dans la noirceur de notre monde. le déclin programmé d'un prof désabusé qui se rapproche des extrémistes de la dame blonde, qui prend sa carte et tout et tout. A un moment, on se dit, il les infiltre, c'est pour comprendre comment cela fonctionne de l'intérieur mais non, ses actes rejoignent ses pensées et l'inhumain arrive. Je l'ai très vite lu et j'ai envie de très vite l'oublier pas pour sa qualité intrinsèque (j'ai bien aimé cette écriture) mais pour les thèmes et les idées qu'il ressasse. En espérant que cela reste une fiction et pas un avant-goût d'un futur proche dans tout ce qu'il aura de clivant quelle que soit la place qu'on y occupera.
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« Au fond, jusque-là, ce qui m'avait manqué, c'était de n'avoir pas pris conscience que j'étais une saine pourriture ou, plus banalement, comme beaucoup d'autres, une personne activement immorale, opportuniste, avide, terrestre, se foutant pas mal de ses semblables, douée d'indifférence ou de mépris à leur égard, prête à les écraser pour jouir, faire de l'argent, obtenir des distinctions ou une position dominante quelle qu'elle soit. Oui, à cinquante ans, il était temps que je songe activement à moi, à moi seul ».
Ainsi débute la morne histoire de Jean Valmore, le personnage central du dernier ouvrage de Pierre Mérot. La cinquantaine confirmée, malmené par les remous d'une existence qui a perdu toute saveur, Valmore nous est dépeint comme un enseignant désenchanté que le veuvage, les mauvais choix, les piètres fréquentations et la déchéance de la société vont peu à peu mener à la dérive sociopathe et meurtrière.
Outre pour sa défunte épouse Judith, le calva-16-ans-d'âge, son élève Oumar, son père-tortue et la jeune rockeuse Erika, il ne possède plus aucune considération, pour rien ni pour personne. Alors il va tuer, allant jusqu'à se persuader de la nécessité de son action : « Eliminer une ou vingt-quatre personnes est un jeu dont les règles sont sommaires : tuer le plus possible avant d'être tué. Et la société n'est qu'une fragile construction, un globe pudibond et avachi posé par-dessus ça. Et la société-en-gants-blancs-hypocrites tue bien plus de monde que moi, alors, pas de morale, s'il vous plaît ! Je suis juste venu sur la Terre – hélas, je m'en aperçois seulement aujourd'hui – pour mettre un peu d'ambiance […] Et le monde, à nouveau, sera en ordre ».
Et si l'exercice délicat du (de ce) récit à la première personne aurait gagné à voir l'existence de ce Valmore enrichie de plus de détails, son comportement – plus précisément son égarement – est à l'image de celui "à risque" de notre monde, dont la perte de repères fondamentaux, l'expansion des idéologies extrémistes et le mépris jusqu'à la haine d'autrui empreignent de noirceur. A ce titre, l'intitulé s'avère judicieusement choisi.
Au final, ce livre interroge en ce qu'il rend visible certains "maux" actuels que ce monde dit civilisé génère, nourrit, entretient, essaime.
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