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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Subversif, provocateur, choquant...Les adjectifs sont multiples pour qualifier le nouveau roman noir de l'écrivain Pierre Mérot (connu par ailleurs pour Mammifères: Prix de Flore 2003).
Jean Valmore, quinquagénaire veuf dépressif, écrivain et professeur en arrêt maladie, va glisser sur une mauvaise pente, celle de la folie et de Toute la noirceur du monde. "Je ne supporte plus les mous.Les mous attirent les coups" confie-t-il avec mépris et cynisme. "J'étais un glacier" dit-il encore dans son cruel monologue.
Pierre Mérot, s'introduit dans les pensées intimes d'un homme perturbé psychologiquement pour décrire de main de maître comment peut s'enclencher la folie meurtrière chez ce solitaire paranoïaque en perte de repères. Haine, mysoginie ( les "caramels femelles", leur sexe "couleur foie de veau"),racisme, antisémitisme,fascisme, perversité....l'auteur nous plonge dans les affres de la violence allant de la confusion mentale au passage à l'acte. Je ne dirai pas que j'ai aimé mais ce livre ne peut laisser indifférent.
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Toute la noirceur du monde est un roman du, hélas, trop méconnu Pierre Mérot, surtout réputé pour le magnifique Mammifères (Prix Flore 2003) qui, un peu à la manière d'un Houellebecq, auscultait avec dérision, cynisme et poésie le désarroi du mâle quadra contemporain.

L'histoire de ce roman, son huitième, paru dix ans plus tard, est un roman en elle-même. Manuscrit refusé par Grasset, il est annoncé chez Gallimard, qui finalement fait volte-face et renonce. Stock reprend le manuscrit et l'inscrit à son agenda, avant de renoncer finalement quatre mois avant la publication. Après ce jeu de chaises musicales qui fit grand bruit dans le microcosme littéraire, l'ouvrage est finalement récupéré par Flammarion qui le publiera en demandant à Pierre Mérot d'y ajouter une préface de mise en perspective et d'explication. C'est que ce récit de l'auteur de Mammifèresdonne de nombreux bâtons pour se faire battre et mettre mal à l'aise éditeurs et lecteurs. Il retrace la dérive d'un professeur de lycée au bout du rouleau qui par désespoir et haine envers son prochain va devenir militant d'extrême droite, puis serial killer.

Raciste, alcoolique, pédophile, manipulateur et tueur, voilà le portrait d'un homme atroce que l'auteur cherche pourtant à rendre, d'une certaine façon, touchant. Il essaye en tout cas de dépasser le simple regard réprobateur ou froid sur un monstre et de nous faire toucher du doigt sa part d'humanité blessée. L'homme est inconséquent et fou, mais pas véritablement abject, malgré ses épouvantables méfaits.

L'entreprise est osée et certains passages, dont la fin, ne sont pas loin de donner la nausée. On sent aussi une vraie volonté un peu puérile de choquer le bourgeois et d'écrire des horreurs avec un sens du mauvais goût et du cynisme assumé.

Mais au-delà de la posture provocante, le parcours apocalyptique de ce french psycho porte en lui une très belle proposition. C'est que Pierre Mérot est un auteur. Un homme de style et de goût (littéraire) malgré les dégoûts que peuvent susciter certains propos du héros ou certaines aventures qu'il vit. Alors oui, c'est parfois choquant ou bêta, ou bêtement choquant. Il y a presque un esprit potache et bas de plafond chez ce Patrick Bateman (nom du héros du American Psycho de Brett Easton Ellis) franchouillard, mais ses terribles pérégrinations sont truffées de fulgurances poétiques et de vérités puissantes et tristes. La plume de Mérot est à la fois douce et tranchante et ce n'est pas tous les jours que l'on trouve un auteur contemporain français capable de telles envolées.

Un livre malade, mais d'un véritable auteur, qui n'a hélas pas trouvé avec ce livre le chemin pour rendre justice à son talent.



Tom la Patate
Lien : http://coincescheznous.unblo..
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Loin du roman sulfureux qu'il se veut être, ce texte n'est pas vraiment mémorable. Les élucubrations racistes, antisémites et misogynes de son personnage principal sont parfois assez hargneusement drôles (et malheureusement bien dans l'air du temps) mais ça va pas bien loin. Même pas peur...
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Merot Pierre, toute la noirceur du monde, Flammarion.

Le livre a fait scandale, par une histoire d'éditeurs, et son thème : un professeur s'enrôle dans le Front National, et même au-delà, puisqu'il participe aux « activités » d'un groupuscule d'extrême-droite.

Le narrateur (« Je ») n'est pas l'auteur, ni son représentant, même quand ses réflexions touchent la cible : la dégradation des conditions d'enseignement dans le secteur technologique, où le manque de culture et la misère linguistique sont patents. Ajoutons-y le poids des origines ethniques prévalent dans ces filières, la frilosité de l'administration devant ses responsabilités, les provocations de « disciples de Tarik Ramadan » - devant lesquelles la capitulation fut trop souvent une règle de conduite. D'autres maladresses « pédagogiques » comme l'attribution du prix de l'Education Nationale au film « Elephant  » de Gus van Sant, histoire d'une tuerie dans un lycée américain :

« Le ministère de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche propose un cédérom pédagogique destiné en priorité aux enseignants souhaitant travailler avec leurs élèves autour du film de Gus van Sant, "Elephant", prix cinéma de l'Éducation nationale, palme d'Or et prix de la mise en scène, Cannes 2003. »

Bien entendu cet argumentaire, noyé dans le flux incohérent d'un esprit chaotique, n'est en rien une apologie de l'extrême droite ! Valmore, professeur non inséré socialement, ni affectivement, en proie à l'alcool et à des troubles mentaux, nourrit des obsessions morbides et des délires criminels révoltants, quand il se livre à des ratonnades ou à des meurtres crapuleux. On pense à Brett Easton Ellis pour la brutalité et l'humour noir.

Il y aurait en effet de l'humour : dans la scène de consultation chez un psychanalyste, dans les propos de salles des profs, dans des scènes de bistrot où des ivrognes peinent à articuler des mots - pourtant galvaudés, comme « dé-dia-bo-lisation ». Ceci dit, la ressemblance revendiquée entre Valmore et un taphophile (« amateur de cimetières), au sens où notre fasciste à la dérive serait un fournisseur de victimes, risque de mal passer !

Le mépris universel du « lettré », qui agite des bribes des souvenirs culturels, ses agissements criminels qui relève de l'arsenal des idées comme des actions racistes indignent le lecteur. Quand la charge est excessive, le rire s'éteint, et on ne partage « point » les « gloussements » hystériques du « dément autoproclamé ».

C'est dommage, car la plume alerte de Pierre Mérot dans les « mammifères » nous avait préparés à des plats savoureux - et moins indigestes !
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Jean, professeur de philo dans un lycée de banlieue, est désabusé et négatif. D'extrême gauche il passe à l'extrême droite et critique tout ce qui l'entoure, le lycée, les élèves, le système de l'éducation nationale, les religions, les femmes, les parties politiques,l'édition, rien ne lui convient.
Ce livre est un ramassis de poncifs, répétitifs, qui n'amène rien au lecteur, on plaint ce pauvre bougre et on se demande quand il va oser se tuer pour finir ce livre.
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