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Citations sur Sur les traces d'Enayat Zayyat (92)

Il arrive qu’un livre vous ébranle sans que pour autant ce soit une œuvre essentielle dans l’histoire de la littérature ou le meilleur livre que vous avez lu de votre vie, mais parce que, de manière purement fortuite, il vous envoie un message qui vous aide à comprendre ce par quoi vous passez exactement au moment où vous en avez besoin, sans même que vous sachiez que vous en avez besoin.
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Le cœur lourd. Tout est vieux à mes yeux. Les gens sont des feuilles jaunes, mouillées, leurs traits et leurs vêtements extérieurs ne m’émeuvent pas. Je me sens prisonnière de ce mode de vie. J’aspire à de nouveaux horizons, je voudrais m’arracher de la glu de cet environnement, aller vers un monde plus vaste, plus grand. Je suis lasse des ciels purs de mon pays. J’ai envie d’autres ciels, sombres et opaques, de promesses qui suscitent en moi peur et surprise.
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Il y a dans L’Amour et le Silence une fraîcheur, une
vigueur dans l’écriture, tantôt froide, tantôt affectueuse,
tantôt laborieuse comme si elle était traduite d’une autre
langue. Tantôt marquée par l’atmosphère du roman sentimental qui dominait à l’époque, tantôt moderne, fantastique, transparente, unique. C’est un premier roman
par excellence, où les tons se juxtaposent et se marient
sous l’empreinte d’une écrivaine de talent.
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Ce n’est pas l’intrigue du roman qui me l’avait fait aimer ; je savais déjà, en 1993, que l’intrigue ne suffit pas à faire un bon roman, et je n’aurais pas relu un roman en raison de la “conscience” de la femme ou de la société qui s’y manifestait, fût-il écrit par une femme dans les années 1960. À l’époque, mes amis et moi nous
gaussions de ceux qui jugeaient la qualité d’une écriture
à l’aune de la “conscience” qui s’y exprime, ou louaient une œuvre littéraire pour la seule raison qu’elle reflétait la réalité, défendait une classe sociale ou une cause politique ou nationale ; rien n’était plus risible à nos yeux que la défense de valeurs élevées dans des écrits médiocres.
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L’écrivaine
qui a commencé son parcours avec une voix feutrée et
très personnelle, contemplant une rue déserte depuis la
fenêtre de sa chambre, et qui a conservé ce ton, même
s’il a évolué au fur et à mesure des expériences et des
dialogues avec les autres, l’abandonne soudain au profit d’une voix impersonnelle et grandiloquente dans les
dix dernières lignes du roman.
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Elle adopte peu à peu ses opinions sur le colonialisme, la pauvreté, la corruption du roi, mais aussi sur la cupidité de sa propre classe sociale et sa responsabilité dans cette situation. Le moment où elle découvre combien ce frère mort, l’étudiant bourgeois gâté, était égoïste et superficiel est peut-être l’expression la plus forte de son détachement vis-à-vis de
la mort de Hicham.
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J’ai regardé son visage, je ne croyais pas que Hicham pût mourir. Ce n’était qu’un visage endormi ; simplement, aucune respiration n’agitait sa poitrine. Sur le coup, il m’a semblé que c’était un détail sans importance pour Hicham, qu’il pourrait maintenant se lever, courir et rire, il était plus fort que n’importe qui, il n’avait pas besoin de cette respiration dérisoire pour vivre. J’ai tendu la main pour le toucher, peut-être à son contact ouvrirait-il les yeux pour moi, Nagla, sa sœur. Mais son visage est resté inerte, de glace.
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Il ne m’est pas venu à l’idée, hier soir, tandis que je ruminais ma colère, qu’il puisse y avoir un lien entre le décès de Faten Hamama et la disparition de Paula. C’est
peut-être cela le monde auquel, enfant, j’aspirais. Il est pourtant de notoriété publique que Paula a emprunté son nom de scène au personnage de Nadia Lutfi que
joue Faten Hamama dans Je ne dors plus. Ne m’a-t-elle pas raconté comment Enayat et elle s’étaient entichées de Faten Hamama, comment son mari et elle étaient allés avec Enayat voir le film au cinéma Miami, à sa sortie en décembre 1957 ?
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Je ne sais
même pas ce que je ferai des photos et des papiers que
Paula m’a promis, si je réussis à les obtenir. Est-ce que
je joue à un jeu, ou est-ce que je fuis ma propre vie en
cherchant un fil qui me mette sur la trace de la vie d’une
femme qui a écrit un roman et qui est morte trop jeune ?
N’ai-je pas déjà lu et relu son roman ? Est-il important
au point d’enquêter sur son autrice ? Est-ce sa décision
précoce de mettre fin à ses jours qui me pousse vers elle,
ou les potentialités non advenues de son avenir d’écrivaine ?
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Les films proposaient une autre géographie, une vie différente, avec ses péripéties dramatiques : la ville des années 1950 et 1960, les filles révoltées et perdues qui tenaient leur journal intime sur des cahiers à motifs floraux et tombaient toujours amoureuses des mauvais hommes – trop vieux, trop riches, trop pauvres. Avec leurs secrets que les autres révélaient toujours avant la fin du film. Les hommes voués à l’éloignement, mutés en Haute-Égypte ou partis étudier en Europe, toujours prêts à croire les délateurs pour que les amoureuses souffrent, ou qui parfois mouraient à la guerre. Les films étaient une fenêtre sur l’amour, la malchance et le châtiment. Parce qu’il y avait toujours un châtiment, de la société ou, à défaut, du ciel.
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