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Critique de Annette55


«  Dans notre coeur nous portons l'enfer ou le paradis » .Il est injuste que celui qui n'a jamais fait de mal doive porter l'enfer dans son coeur » .

«  Toi et maman , vous vous êtes adaptées à cette vie, comme l'escargot qui prend la forme de sa coquille » .

Deux extraits de ce très bel ouvrage , court et mélancolique , huit clos poignant, percutant , infiniment émouvant, sensible, écrit dans une langue magnifique par Maria-Messina née à Palerme vers 1880 ,romancière Sicilienne, redécouverte par Leonardo-Sciascia , une écrivaine injustement oubliée décédée de la sclérose en plaques en1944. ...

Les deux soeurs Nicolina et Antonietta vivent sous le même toit depuis le mariage de cette dernière avec Don Lucio Carmine.

Don Lucio , bourgeois a épousé la fille de l'un de ses débiteurs, la jeune soeur Nicolina , à la demande d'Antonietta , les accompagne pour ne pas être seule à la ville, tout au moins au début. ...
La situation s'éternise: Nicolina devient peu à peu la servante du couple ....

Soumises à l'étroitesse d'esprit et l'autorité sans faille du seigneur et maître : —un vrai tyran domestique ——les deux soeurs obéissent, silencieuses, craintives, se plient à ses manies , se dévouent pour son bien être exclusif , même à effectuer des travaux pénibles .

Vivant en recluse , enfermées dans la même cellule, pétries de silences exaspérants et de rancoeurs incoercibles ——un véritable enfer—-elles se consacrent corps et âme aux enfants du couple.
le fils aîné Alessio , hypersensible, vivait cette situation au creux d'une mélancolie tenace, secrète qui imprégnait son coeur d'adolescent, lui serrait la gorge , l'étouffait....



Il souffrait énormément—-, en silence,——des discordes familiales à l'idée que son père se livrait à des prêts d'usurier. ....

La haine qui divisait les deux soeurs et dans laquelle elles étaient obligées de cohabiter , les enserraient comme deux ciseaux enfermés dans le même étui.
Elles menaient une vie terne, grise , morne , sans sortir ou très peu, emmurées dans cette maison sombre au fond d'une ruelle.

L'atmosphère de ce huis clos est étouffante , irrespirable, poussiéreuse .

La condition des femmes au sein de cette société patriarcale ——-plus particulièrement dans l'Italie du Sud——est désastreuse: enfermement, solitude, fausses convenances, hypocrisies, VIES SANS VIE......Vies de coupables , dans la crainte , le repli sur soi, l'effacement ...

Maria Messina dans un style nuancé, avec minutie , rend avec brio la réclusion de ces femmes jusqu'au drame ...
Grand merci à Sabine pour m'avoir fait découvrir cette pépite que l'on ne lâche pas....
Traduit de l'italien par Marguerite-Pozzoli.


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