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Critique de JeanPierreV


18 août 1936 quatre hommes sont extraits d'un fourgon cellulaire pour une dernière "promenade" de quelques mètres au petit matin. Des phalangistes tirent sur les silhouettes. Parmi eux, un instituteur unijambiste, et deux banderilleros plombiers et anarchistes. Leur mort aurait pu rester anonyme, comme tant d'autres si Garcia Federico Lorca n'avait pas été le quatrième. Une mort au lieu-dit "La fontaine aux larmes".
Trois anonymes assassinés et coupables du fait de leur engagement socialiste ou anarchiste, et un poète célèbre, exécuté pour ses écrits et son homosexualité..
Des milliers d'autres subirent le même sort, arrestation violente, tortures et une balle au petit matin;
Le franquisme dans toute son horreur.
Quatre hommes qui ne se connaissaient pas, qui se sont rencontré dans ce fourgon, quatre vies, quatre engagements que Serge Mestre met à l'honneur dans ce roman.
Il jongle avec les époques, de 1929 à 1936, sans aucun ordre, on reconstruit progressivement chacune de ces vies, sans jamais être perdu. Des vies replacées dans l'actualité du moment, le roman en miroir avec l'histoire. Ces retours en arrière, ces bons en avant, ces voyages de l'Espagne à New-York ou Cuba, des hôtels de Manhattan à la salle de classe et aux arènes espagnoles rythment l'écriture et nous permettent de mieux connaître et comprendre cette période, la mentalité et l'histoire de l'Espagne.
Comme la fin nous est connue dès les premières lignes, on s'attache à comprendre le pourquoi, le comment en est on arrivé là.
On ne peut qu'admirer ces trois hommes, qui auraient pu rester dans l'ombre, réprimés par les phalangistes franquistes pour leur idées, représentatifs de milliers d'autres anonymes que Serge Mestre met à l'honneur. Serge Mestre, lui-même fils de réfugié, admire ces hommes et leurs engagements, aime leur simplicité.
Les écrits de Garcia Federico Lorca, ont certainement formé sa personnalité; les extraits repris nous font découvrir ou mieux connaitre les engagements de l'écrivain en faveur de l'art, de la culture, de tous les opprimés, qu'ils soient cubains, américains ou ouvriers agricoles en Espagne. Un homme libre et courageux qui n'a jamais caché son homosexualité..et réprimé aussi pour cela. Quel courage à l'époque dans cette Espagne dont la pensée officielle, contre laquelle ces hommes libres s'élevaient, était la parole de l'Église et de ses curés!
La liberté et l'éducation face à l'obscurantisme. "L'ignorance soumet. L'Eglise le sait, en a fait son pré carré qui fleurit de toute son influence. L'instruction aguerrit, elle enrayé la suggestion des soutanes. Depuis la nuit des temps, dans ce pays, les politiques, les militaires l'ont compris, qui courtisent le religieux [...] Leur complicité date de Mathusalem."
Une lecture utile...et qui ne peut laisser indifférent
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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