Au jeu du portrait chinois, il est fort à parier que
Guillaume Meurice aurait répondu à la rubrique "personnage historique" : Triboulet, le fou des rois Louis XII et
François Ier.
En effet, à travers cette biographie romancée, on sent toute l'implication de
Guillaume Meurice, sorte de "bouffon" moderne, dont l'humour fait ravage sur France Inter.
Une implication telle que par moments on ne sait plus très bien si c'est Triboulet qui reprend vie sous la plume de l'auteur ou inversement si c'est
Guillaume Meurice qui s'exprime en lieu et place du célèbre bouffon.
C'est d'ailleurs ce qui m'a gênée dans cette lecture, qui m'a également parue trop moderne dans ses répliques.
En ce qui concerne l'humour, je m'attendais à rire beaucoup plus mais je crois que l'humour littéraire n'est pas simple. A moins de jouer les interpellations de Triboulet avec les autres personnages de façon théâtrale, on peut passer complètement à côté de "bouffonades" hilarantes. Et c'est bien dommage, car dans ce roman, ça persifle, ça ironise, ça tacle à tour de bras..
Voilà, j'en ai fini avec le côté négatif. Passons à ce qui m'a bien plu dans ce roman.
C'est tout d'abord la découverte d'un personnage historique dont je connaissais l'existence mais de façon très succincte.
J'ai également apprécié la réflexion sur les limites de l'irrévérence, qui était passible de peine de mort sous
François Ier mais qui de nos jours, reste encore réellement problématique.
Peut-on rire de tout ? Dans quelle mesure ? Y a-t-il des sujets à éviter ? Jusqu'à quel point le pouvoir accepte les railleries ?
C'est, à mon sens, un vrai sujet d'actualité dans cette société qui se veut tolérante mais qui, sous prétexte de ne pas heurter les sensibilités, s'autocensure.
Pourtant l'humour devrait au contraire être le moteur de toute chose.