AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de iris29


Lisez-le !

Lisez ce roman si vous aimez les romans impossibles à lâcher, les romans à suspens, les romans sociétaux.

Lisez-le, si vous aimez les femmes, les (bons)hommes, les gens biens.

Lisez-le si vous aimez les romans bien écrits. Il n'y a pas un mot, une virgule, un point, que j'aurais envie de retirer des phrases choc de Louise Mey.

Tout ce qui y est écrit , (décrit devrais-je dire ), est précis , millimétré, chaque paragraphe est une brique qui vient s'ajouter à une autre brique, comme un un jeu de construction ( pour adultes ) parfait et terrifiant.

Terrifiant parce que l'histoire de Sandrine est celle de centaines de femmes qui chaque jour ... [Non, je ne vous dirais rien que la quatrième de couverture ne dise ! ]

Sandrine , c'est la deuxième femme, une fille qui n'a pas été aimée par son père. Battue, humiliée, Sandrine a réussi à partir , à faire sa vie comme on dit, mais Sandrine ne s'aime pas. [ "Elle était toujours elle, elle était toujours moche, et grasse, et grosse, grosse, grosse vache, sale moche, tête de moche, tête de conne" ] . Elle va se rapprocher d'un homme , un" homme qui pleure", qui pleure sa première femme, disparue, comme évaporée alors qu'elle courait dans la forêt (un peu comme Alexia Daval...). Il pleure parce qu'il reste seul avec son petit Mathias. Alors, tel un coucou, Sandrine se coule dans le nid, dans leur maison , elle sera la deuxième femme. Elle s'occupera du petit et de son homme, l'homme qui pleure. Ah, oui, elle va bien s'occuper d'eux . Un homme pareil, c'est forcément gentil, pas comme son père .

Mais que devient la deuxième femme quand la première, l'épouse, la vraie mère, est retrouvée vivante ? Sandrine se sent en danger, menacée, va-t'elle tout perdre ?

Ce que je vous ai raconté n'est que la partie immergée de l'iceberg , pas le "vrai" sujet , le sujet est ailleurs. Un sujet autrement plus profond, plus intéressant.

Rarement je "fus" dans la tête d'une victime avec autant de vérité, de réalisme .

Rarement, dans la littérature , j'ai eu la possibilité de "regarder" vivre un monstre au quotidien .

J'ai commencé ce roman en début d'après-midi et je ne l'ai pas lâché , hypnotisée, en apnée ; pendant ma lecture, je ne me suis pas levée pour me préparer un thé ou autre , ce n'est avec le mot fin que je me suis "réveillée" et que je me suis souvenue que j'avais une vie qui m'attendais, ...;-)

Un des personnages est machiavélique, l'auteure ne l'appelle jamais par son prénom, c'est fort, très très fort. Elle écrit bien Louise Mey, excellemment .

Un des personnages est une victime et on comprend insidieusement , lentement, comment le process se met en place.

Glaçant, intelligent, oppressant, sourd, superbe, engagé : un roman à mettre entre toutes les mains.

Et à la fin, dans une note au lecteur , l'autrice donne des chiffres, des vrais.

Et ça fait froid dans le dos.

Les victimes existent en vrai, les monstres aussi, ils font souvent la une des journaux télévisés...





Commenter  J’apprécie          10818



Ont apprécié cette critique (96)voir plus




{* *}