AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Derfuchs


J'avoue que j'apprécie cette littérature sud-africaine, avant, pendant et post apartheid de par ce qu'elle apporte sur la majesté de l'Afrique mais aussi par ses côtés très sombres, inquiétants, tristes mais également, à bien des égards, pleine de dignité. Ce qui est le cas ici.
La force de D. Meyer, auteur que je lis pour la première fois, dans ce récit c'est sa construction qui est remarquable. Un peu comme M. Ravel dans son boléro : ajout d'un (ou plusieurs) instruments à chaque passage du leitmotiv ou, ici, pour Meyer, d'un nouveau personnage à chaque chapitre, sans indigestion pour le lecteur.
P'tit est rangé des voitures, il vit peinardement avec Myriam et Pakamile le fils de cette dernière. La fille d'un ami à qui il doit une fière chandelle, vient le trouver pour qu'il retrouve son père. Elle ne peut pas aider à le chercher car elle est appareillée des jambes. Bref, P'tit y va.
Entre écoutes téléphoniques, services secrets, police et armée, Meyer nous convie à une furieuse course poursuite du tonnerre du Cap à Lusaka en Zambie, ce qui n'est pas la porte à côté.
P'tit est à moto, les suiveurs en hélico, avions, voitures et camion. P'tit est une force la nature, entraîné à tuer, les autres découvrent. Mais le héros tient à sa nouvelle famille, à cette vie loin des balles qui fusent et des gens que l'on supprime pour des raisons obscures, aussi il prévient les autres, je ne vous veux pas de mal, fichez moi la paix, passez votre chemin. Ils n'abandonneront pas car ce que détient P'tit est une bombe.
On rit dans ce livre quand le club des motards veut l'aider et, peu après, c'est au tour du club des motards BMW, ce qui au lieu d'aider donne lieu à un affrontement particulièrement savoureux.
On pleure et on est triste aussi.
On voit du paysage, on mange du sable, on parcourt le Veld (je connais peu le Veld), on a les reins cassés par les trépidations de la machine (cf BB).
Et puis j'ai aimé cette littérature, ces dialogues :

-C'est quoi une GS ?
-C'est une moto qui roule aussi bien sur bitume que sur route.
-Comme une moto de trial ?
- Non. Enfin…je suppose qu'on peut parler d'une trial avec une hyperthyroïdie.

Ou

-Vous savez ce que ça veut dire BMW ?
-Quoi ?
-Bankrot maar windgat, c'est ce que racontent les boers, Fauché mais fier de l'être.

Les personnages, dont un griot chanteur – extra – sont bien campés, bien décrits, simplement, avec des mots justes, le paysage, l'ambiance peint au plus juste avec la couleur là où il faut. On transpire avec P'tit. J'ai eu peur avec lui, je l'ai suivi et j'ai passé un moment bien agréable.

Que dire de plus
Un coup de coeur.

5/5
Commenter  J’apprécie          122



Ont apprécié cette critique (9)voir plus




{* *}