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3,9

sur 350 notes
L'attentat du 3 octobre 2019 à la Préfecture de Police révélant l'infiltration islamo terroriste au sein de nos forces de sécurité françaises, m'a donné envie de relire ce roman de Deon Meyer, publié il y a quinze ans, et qui portait un regard prémonitoire sur la pénétration des agents de Daesh au sein de nos services de sécurité.

L'âme du chasseur nous projette dans une course intrigante entre P'tit Mpayipheli, motard et tireur d'élite noir, intuitif, instinctif, tacticien, et Janina Mentz, policière blanche, technocrate, cérébrale, réfléchie, stratège et manipulatrice, dont l'objectif est de retrouver une disquette et ses précieuses informations pour identifier Inkululeko, une taupe de la CIA, censée renseigner les étasuniens sur les guerres de clan au sein des services sud africains.

Mais qui tire réellement les ficelles ?
Ce roman haletant, fort bien documenté sur les subtilités politiques et les magouilles de l'Afrique Australe post apartheid, révélait dès le début de notre siècle que l'islamo terrorisme avançait ses pions et infiltrait nos forces de l'ordre.

Au terme de ce rodéo motocycliste marqué à chaque étape par un cadavre, les seuls à s'en tirer sans une égratignure et à demeurer incognito sont les hommes de Daesh.

Véritable lanceur d'alerte, le romancier en nous montrant cette menace, aurait pu mobiliser l'opinion.

Je n'ai pas l'impression que son cri ait été perçu et ai le sentiment que la « politique de l'autruche » reste le fil directeur de nos politiques.

Une bonne raison de lire et relire ces pages magnifiques, aux cotés de ces héros attachants avec qui nous font découvrir les paysages fascinants de l'Afrique Australe.
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Mpayipheli Thobela travaille chez un concessionnaire auto : c'est un employé modèle, discret, il vit avec Miriam et le fils de celle-ci : Pakamile.
Mais Monica Kleintjes, handicapée vient le chercher car son père qui était son ancien ami de Lutte à l'ANC, a été kidnappé et il ne pourra être sauvé qui si Thobela apporte un disque contenant des informations secrètes pour identifier : Inkululeko, une taupe de la CIA dans les services sud-africains.
Thobela est un grand Xhosa noir, tireur d'élite, intuitif et, il est un ex tueur du KGB, un ex membre du MK ( Umkhonto we Sizwe : branche militaire de l'ANC ), un ex homme de main du plus gros trafiquant de drogue du Cap....un chasseur aguerri au calme impressionnant !
Deon Meyer va nous entrainer avec son héros dans une course folle à travers l'Afrique du Sud jusqu'en Zambie..Au volant d'une BMW GS ( multifonctions ) qu'il a emprunté et qu'il compte restituer à son propriétaire; il va franchir les barrages policiers, déjouer les poursuites de la nouvelle Agence de renseignements avec force hélicoptères, voitures, camions, plus les ruses de Janina Mentz : une technocrate blanche qui supervise les opérations, et la haine du capitaine Tiger Mazibuko aidé par ses troupes, il va être obligé d'improviser à chaque difficulté pour survivre et atteindre son objectif !
C'est une traversée du Veld avec de beaux paysages à perte de vue, mais une étude socio-politique de ce pays qui tente de relever le défi de Mandela et de tempérer le racisme, la corruption, la délinquance mais qui vit encore avec les fantômes des influences islamistes, américaines, russes !
Un roman policier de 472 pages, rythmé, musclé avec des scènes qui s'enchainent comme dans un film, des flash-backs sur le passé agité de Thobela qui profite de cette course poursuite pour se remettre en question !
Il faut se rappeler que Nelson Mandela, l'Archevêque anglican Desmond Tutu ( prix Nobel de la paix ), et l'ex président Thabo Mbeki sont des Xhosas et ce chasseur exceptionnel est le digne représentant de ce peuple !
L.C thématique de juillet/août 2022 : un polar africain.
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Un homme est chassé par les services secrets sud-africains et traverse l'état monté sur une moto BMW. Au cours de la lecture, on en apprend plus sur cette homme et sur les raisons de son engagement.

Certainement pas la porte d'accès la plus évidente à l'oeuvre de Deon Meyer, mais il y a parfois des livres qui viennent à vous par hasard, qu'on vous met dans les mains, qu'on attrape au guichet d'un kiosque à journaux avant de sauter dans un train, ou simplement parce qu'on s'était promis de lire du Meyer et que l'occasion se présentait.
Mon cas personnel est un peu tous ceux-ci. J'ajoute que j’éprouve toujours une sorte d'avidité à la découverte d'un auteur de polar, surtout quand celui-ci est largement plébiscité. J'ai toujours cette peur qui me dit de me méfier mais aussi de foncer, que personne n'est à l'abris d'une bonne surprise, que c'est aussi ça le plaisir de lire.

Toute cette introduction pour donner un point de vue de néophyte assez mitigé sur L'âme du chasseur. En versant côté positif, il y a une indéniable maîtrise factuelle du romancier. Meyer connaît son sujet (ici la politique pré et post apartheid) et permet au lecteur mal renseigné de prendre un magnifique cours d'histoire. De plus, il se plait à jouer avec ces personnages et leurs doutes d'une façon qui n'est pas sans rappeler celle d'Ellroy (la comparaison s'arrête là) et use beaucoup de seconds rôles très adroitement.
Sur les bémols, la narration en dent de scie avec une intrigue qui souffle le chaud et le froid a ternis le plaisir de lecture indéniable que j'ai éprouvé lors des cent cinquante premières pages. Après ça, un ronronnement s'insinue et pour dire vrai, on s'ennuie pas mal, anticipant aussi très largement le déroulé de l'intrigue.

Comme je l'expliquais, je n'ai pas commencé par le bon roman pour pénétrer l'oeuvre de Deon Meyer. Je suis certain malgré tout que j'y retournerai via un roman plus adapté à ce que je recherche, plus éloigné de l'espionnage dont je ne rafolle pas.
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J'avoue que j'apprécie cette littérature sud-africaine, avant, pendant et post apartheid de par ce qu'elle apporte sur la majesté de l'Afrique mais aussi par ses côtés très sombres, inquiétants, tristes mais également, à bien des égards, pleine de dignité. Ce qui est le cas ici.
La force de D. Meyer, auteur que je lis pour la première fois, dans ce récit c'est sa construction qui est remarquable. Un peu comme M. Ravel dans son boléro : ajout d'un (ou plusieurs) instruments à chaque passage du leitmotiv ou, ici, pour Meyer, d'un nouveau personnage à chaque chapitre, sans indigestion pour le lecteur.
P'tit est rangé des voitures, il vit peinardement avec Myriam et Pakamile le fils de cette dernière. La fille d'un ami à qui il doit une fière chandelle, vient le trouver pour qu'il retrouve son père. Elle ne peut pas aider à le chercher car elle est appareillée des jambes. Bref, P'tit y va.
Entre écoutes téléphoniques, services secrets, police et armée, Meyer nous convie à une furieuse course poursuite du tonnerre du Cap à Lusaka en Zambie, ce qui n'est pas la porte à côté.
P'tit est à moto, les suiveurs en hélico, avions, voitures et camion. P'tit est une force la nature, entraîné à tuer, les autres découvrent. Mais le héros tient à sa nouvelle famille, à cette vie loin des balles qui fusent et des gens que l'on supprime pour des raisons obscures, aussi il prévient les autres, je ne vous veux pas de mal, fichez moi la paix, passez votre chemin. Ils n'abandonneront pas car ce que détient P'tit est une bombe.
On rit dans ce livre quand le club des motards veut l'aider et, peu après, c'est au tour du club des motards BMW, ce qui au lieu d'aider donne lieu à un affrontement particulièrement savoureux.
On pleure et on est triste aussi.
On voit du paysage, on mange du sable, on parcourt le Veld (je connais peu le Veld), on a les reins cassés par les trépidations de la machine (cf BB).
Et puis j'ai aimé cette littérature, ces dialogues :

-C'est quoi une GS ?
-C'est une moto qui roule aussi bien sur bitume que sur route.
-Comme une moto de trial ?
- Non. Enfin…je suppose qu'on peut parler d'une trial avec une hyperthyroïdie.

Ou

-Vous savez ce que ça veut dire BMW ?
-Quoi ?
-Bankrot maar windgat, c'est ce que racontent les boers, Fauché mais fier de l'être.

Les personnages, dont un griot chanteur – extra – sont bien campés, bien décrits, simplement, avec des mots justes, le paysage, l'ambiance peint au plus juste avec la couleur là où il faut. On transpire avec P'tit. J'ai eu peur avec lui, je l'ai suivi et j'ai passé un moment bien agréable.

Que dire de plus
Un coup de coeur.

5/5
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Je me suis laissée abuser par la splendide couverture de ce roman. C'était pour moi l'occasion de découvrir l'auteur et comme souvent je ne lis pas le résumé des livres que j'emprunte à la médiathèque, je fais parfois des erreurs de casting. Je me voyais dans une intrigue à la "Okavango", titre terminé il y a peu et beaucoup apprécié. Bref, je me suis trompée de chasseur...

La responsabilité de l'abandon de cette lecture m'incombe entièrement. La demie-étoile symbolise juste cette interruption et non pas la qualité du roman. Je suis totalement allergique, dans mes choix de livres, à tout ce qui concerne les services secrets, l'espionnage et les abréviations (CIA, NIA, ANC, KGB, PIU, j'en passe et des meilleures). Impossible pour moi d'entrer dans ce roman et de franchir la page 40.
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Commencé un soir du dernier week-end, j'ai eu du mal à ne pas poursuivre au delà des 200 premières pages, trahi par ma fatigue… le petit déjeuner expédié le lendemain matin, je me suis réfugié à nouveau sous ma couette pour terminer les 480 pages de ce polar haletant de bout en bout…

Difficile de résumer ce type d'ouvrage car c'est toujours dévoiler trop d'informations que le lecteur potentiel doit impérativement découvrir seul. Je ne connaissais pas Deon Meyer mais ce gars là connaît bien son sujet et use d'un style particulièrement efficace, style salué par un autre monstre de cette littérature, Michael Connelly.

Sans entrer dans les détails, c'est l'histoire d'un gars rangé des voitures qui accepte de jouer les messagers par amitié pour un autre gars en difficulté. Si le thème peut sembler éculé, sachez que cette histoire — écrite en 2002 — se déroule dans l'Afrique du Sud de l'après apartheid, que le héros de ce livre est un grand Xhosa noir dont on suit les tribulations dans ce pays qui a encore du mal avec la création d'une nation arc en ciel souhaitée par Mandela… D'autant que nombre de services secrets et mouvements politiques divers poursuivent des violents bras de fer à base de manipulations à tiroirs. Bon, le souci, c'est quand une opération commence à partir en vrille par la faute d'un gars qui, lui, n'a rien perdu de ses réflexes passés…
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Après Les soldats de l'aube, lu il y a quelques années (c'était avant l'éclosion de la blogoboule), voici L'âme du chasseur du même auteur sud-africain : Deon Meyer.
C'est écrit à l'américaine, vite fait bien fait, comme un scénario pour Hollywood.
On est donc bien loin des polars littéraires comme ceux que nous avons pu découvrir avec Mankell, Connelly, Indridason et d'autres, et le style relève plutôt du roman de gare, de plage ou de TGV.
Mais tout l'intérêt de ce bouquin (et il est d'un grand intérêt) vient du contexte dans lequel se déroule l'intrigue : l'Afrique du Sud d'après Mandela, l'Afrique du Sud d'aujourd'hui, celle d'après le 11 septembre 2001.
Les services de renseignement du nouveau régime (un nouveau régime qui peine encore à se mettre en place) livrent bataille alors que les plaies de la guerre civile sont encore bien loin d'être refermées.
Et l'on devine derrière tout ça que d'autres (CIA, extrêmistes islamistes, ...) se font un malin plaisir à soufller sur les braises.
L'intrigue de base est plutôt simple (pour Hollywood sans doute !) : pour aider un ancien ami, un grand black, ancien militant (doux euphémisme) désormais rangé, se trouve embringué dans le convoyage de renseignements explosifs. Il se retrouve vite pourchassé par divers rapaces et enfourche une BMW GS avant de traverser tout le pays et le roman raconte cette course-poursuite à moto (l'auteur n'a peut-être pas une âme de chasseur mais assurément une âme de motard).
Mais P'tit (c'est l'ancien nom de guerre du héros) n'aime pas qu'on le chatouille quand il veut rendre service et il va vite retrouver ses anciens réflexes (c'était un ancien tueur à la solde du KGB).
Même si c'est plutôt bien ficelé, il n'y a pas là de quoi se triturer les méninges.
Du moins de ce côté.
Car ce n'est pas tout et au fil des pages et des flash-backs on découvre tout un monde : celui d'une Afrique du Sud plutôt méconnue, les accointances entre les services secrets d'ici ou d'ailleurs, les luttes raciales d'hier (Boers, Anglais et Xhosas) auxquelles répondent les intrigues intestines d'aujourd'hui.
Et c'est passionnant.
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Deon Meyer a la science des personnages. J'aimais Benny Griessel, et me suis tout de suite attaché à "P'tit" Mpayipheli, dont vous suivrez la "chasse" dans cet ouvrage.

C'est toujours aussi touchant, bien écrit, et instructif sur l'Afrique du Sud, sa grandeur, sa diversité, ses luttes. Un pays qui est sorti de l'obscurité de l'Apartheid mais qui n'en a pas fini avec ses combats. Passionnant !
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J'ai fait la découverte de cet auteur sud africain et quelle belle découverte!
Son héros un grand noir d'origine Xhosa (comme Nelson Mandela) en voulant rendre service à un vieil ami se retrouve à traverser l'Afrique du Sud (magnifiques paysages) à moto (l'auteur est un grand amateur). Commence alors la traque.J'ai beaucoup aimé ce policier et vous le recommande.
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En Afrique du Sud, une jeune femme reçoit un appel inquiétant. Son père a été enlevé et elle doit mener un disque dur à un de ses amis qui pourra l'amener aux ravisseurs. Mais les services secrets sont à la poursuite des informations que pourrait contenir ce disque dur. Un véritable course-poursuite débute sur les routes d'Afrique.
Thobela, l'ami, se retrouve au milieu d'une extravagante histoire qui prend ses racines dans son passé et poussé malgré lui à aller de l'avant. L'auteur alterne entre la fuite de Thobela et l'action pure, et les bureaux nerveux des renseignements africains où se déroulent le jeu d'échec. Au centre d'un complot pour retrouver ou éliminer les dernières traces des partis violents, extrémistes, de la période noire de de l'Afrique du Sud, dans laquelle l'Apartheid faisait rage. Un mélange assez bien ficelé, subtil, pour nous mener d'un bout à l'autre de ce roman. Mais… parce qu'il y a un mais ; mais Deon Meyer a un fâcheuse tendance à s'embourber un peu seul dans son histoire, ce qui rend quelques passages un peu long, sans intérêt, qui n'amène pas grand chose. Finalement, nous découvrons une enquête lente et pleine de rebondissements agrémentée de scènes d'actions. le travail sur les personnages est particulièrement bien mené, avec un Thobela au passé douteux, mais très attachant, de même pour quelques personnages secondaires qui sous leurs aspects moins sympathiques, nous semblent à la fin plus complexes et plus attirants que de prime abord.
Un roman qui se situe dans une moyenne haute, avec la découverte en prime des paysages d'un magnifique pays. C'est peut-être aussi pour ça que le roman a une petite tendance à sortir du lot.
Lien : https://lectureroman.wordpre..
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