Les âmes vagabondes

– Je suis une « femme », ai-je poursuivi d’une voix lasse. J’en ai ma claque que vous m’appeliez le mille-pattes !
Jared a battu des paupières, interdit. Puis son visage s’est durci aussitôt.
– Parce que tu occupes un corps de femme ?
Wes s’est tourné vers Jared.
– Parce que j’en suis une ! ai-je rétorqué.
– Selon quels critères ?
– Les mêmes que les tiens ! Dans mon espèce, je suis celle qui porte les enfants. Ça te suffit comme critère ?
Ça l’a fait taire. Une soudaine satisfaction m’a envahie.
Bien joué ! a approuvé Mélanie. Il s’est comporté comme un goujat.
Merci.
Entre fille, il faut se serrer les coudes.

Nous ne sommes pas des profiteurs. Tout ce que nous prenons, nous le bonifions ; les mondes avec nous sont en paix, en harmonie, embellis. Les humains étaient des brutes. Durant les quelques millénaires de leur règne, ils ont mis au point une profusion écœurante de modes de torture ; je n’avais pas été capable de lire jusqu’au bout les rapports officiels pourtant cliniques et sans pathos. Les guerres avaient ravagé quasiment tous les continents. Ceux qui vivaient dans les nations en paix détournaient pudiquement la tête pour ne pas voir la misère par-delà leurs frontières. Il n’y avait pas d’équité dans la distribution des biens et des richesses. L’avidité humaine avait mis en péril tout l’écosystème de la planète. La violence et le meurtre faisaient partie de la vie quotidienne. Plus inconcevable encore, leurs enfants – la nouvelle génération que les miens vénéraient pour leur potentiel immaculé – pouvaient être victimes de sévices, perpétrés parfois par leur propre géniteurs. Depuis notre arrivée, la différence est criante. Tout le monde doit admettre que la Terre se porte mieux, grâce à nous.

Cet amour humain était truffé de pièges : il était sans règles, sans loi; il pouvait être offert sans rien exiger en retour, comme avec Jamie, ou alors obtenu, avec le temps, après de longs efforts, comme avec Ian, ou être immédiat, déchirant et animal, comme avec Jared.
L'amour des Hommes était peut-être tout simplement plus fort...Etait-ce là le secret ?

Le lien mystérieux d'une mère et de son enfant, si puissant sur cette planète, ne m'était désormais plus inconnu. Il n'y avait pas de lien plus fort que celui de la vie. Je connaissais cette vérité, mais à présent je l'éprouvais dans ma chair. Je savais pourquoi une mère pouvait donner sa vie pour son enfant, et cette connaissance changeait à jamais ma vision de l'univers.

J'ai eu du mal à rentrer dans le livre. Mais après une centaine de pages, j'avais plutôt du mal à le fermer tant j'étais captivée par les événements et prise d'affectation pour l’héroïne et le parasite qui l'habite.
La terre est envahie par "les âmes", des espèces d' aliens qui ressemblent à des mille pattes. Une fois les humains capturés, ils les opèrent afin de leur implanter l'âme. Et rapidement celle-ci prend le contrôle de son hôte tout en ayant accès à ses souvenirs afin de pouvoir éventuellement s'en servir pour attraper des humains encore libre. Ces âmes ont finis par transformer la terre en un monde sans violence, ni mensonge et maladie, où tout le monde obtient ce qu'il a besoin en échange d'heures de travail pour la communauté. Bref un monde parfait à leurs yeux.
Mais c'est sans compter sur la force de l'amour et des émotions humaines. "Vagabonde " est une âme qui a déjà été implantée dans plusieurs hôtes sur plusieurs planètes différentes. Elle se retrouve dans le corps de Mélanie. Mais l'esprit de celle ci résiste car elle ne veut pas dire où se trouve son petit frère et l'homme qu'elle aime. Rapidement les deux esprits se côtoient dans ce même corps. L'âme découvre les sentiments humains, les bons comme les mauvais et finis par accepter l'idée de retrouver la famille de Mélanie tant celle-ci à l'air de leur aimer. Mais pour les humains, elle n'est pas Mélanie mais un parasite à éliminer.... même si physiquement c'est le corps de Mélanie.
Un roman tout simplement passionnant où chaque personnage doit faire face aux doutes et à des choix difficiles.

“Les larmes me viennent à chaque fois que je vois un joli coucher de soleil. Ou parfois quand je mange une tartine au beurre de cacahuètes..."

il a fermé de nouveau les yeux. Ses épais cils noirs étaient mouillés par les larmes. je les voyait luire.
Allez vas-y a soupiré Mel. Fais ce que tu veux. je t'attend dans l'autre pièce !

Ce n'étais pas si bon que le pain, mais ils remplissaient agréablement le ventre. j'étais encore affamée et j'aurais bien entamé le plateau si j'avais pensé qu'il étais comestible !

- Tu as quelque chose à me dire? Vas-y, je t'écoute.
- Cette fille...cette fille à l'intérieur..., a articulé lentement Jared.
- Oui?
- Ce corps ne lui appartient pas.
- Explique-toi...
La voix de Jared s'est durcie:
- N'y touche pas.
Il a eu un petit rire.
- Jaloux?
- Ce n'est pas la question.
- Ah oui?

"Dans chaque histoire c'est toujours l'histoire d'amour le plus d'important."