Citations sur Les damnés de la Commune, tome 1 : A la recherche de La.. (37)
Mes héros étaient si pauvres qu'ils n'ont pas même laissé une pierre dans un cimetière.
Favre, vice-président du gouvernement, avait fait une déclaration tonitruante.
"Nous ne céderons pas un pouce de nos territoires, pas une pierre de nos forteresses !"
Mais il rencontre le chancelier Bismarck qui annonce ses conditions : céder l'Alsace et la Lorraine.
Trahison !
Thiers n'écoute pas le peuple de Paris qui veut combattre l'envahisseur.
"Les Français veulent la paix."
Il ouvre avec Bismarck des pourparlers d'armistice.
Trahison !
Contre l'avis du général Trochu, qui préside le gouvernement, des gardes nationaux brisent l'étau allemand sur Paris et s'emparent du Bourget.
"L'attaque a été réalisée sans mon autorisation."
Le gouvernement refuse de leur prêter secours et les trois mille combattants sont écrasés.
Trahison !
Sur le front de l'Est, Bazaine - un maréchal d'Empire qui rejette la République - envoie un message de négociation aux Allemands.
"J'interroge ma conscience pour sauver la France de ses excès."
Le 27 octobre 1870, pour sauver la France de ses excès républicains, il capitule et livre aux Allemands ses cent-quatre-vingt mille soldats.
Trahison !
Il n'est pas nécessaire d'être riche pour alléger la misère. Avec peu, offert avec le coeur, on peut soulager tant d'infortune!
Les Misérables : j’en ai un vieil exemplaire de l’époque.
J’ai été surpris d’y trouver des dizaines et des dizaines de gravures. Beaucoup de romans étaient en fait des feuilletons illustrés ! Nos auteurs classiques écrivaient-ils les séries télé du XIXe siècle ?
En cherchant des traces de Lavalette dans les archives, j’avais aussi trouvé des gravures, encore et encore.
De quoi remplir un livre.
J'habite la Ville Lumière.
Celle de tous les rêves.
Celle de la tour Eiffel, des Champs-Elysées, des grands magasins et du Sacré-Coeur.
Afin d'avoir la paix, les députés ont tout cédé.
L'Alsace, la Lorraine, leur honneur, leurs principes.
Pour que l'histoire se répète, il faut une première fois.
Bientôt, des générations d'écoliers rêveront de revanche devant la carte d'une France amputée.
Jusqu'en 1914.
Dans le vide de ma ville, ces mots m'ont fait rêver. J'avais un voisin communard. Un certain Lavalette avait vécu chez moi. Il y avait dans mon immeuble, dans mon quartier si éloigné du centre de la cité, une histoire. Une toute petite histoire effacée par le temps. Celle d'un homme inconnu enfouie dans une histoire méconnue : la Commune de Paris de 1871.
Cette manifestation était imposante et grandiose. Au sommet de la colonne, on avait hissé un drapeau rouge dans la main du Génie de la Liberté. Il y avait une foule immense, très excitée. Tous étaient encore convaincu qu'on pouvait encore sauver la France en proclamant la Commune. Moi aussi, je croyais encore à ce rêve.
La guerre entraîne la guerre.
Tu vois, je n'avance pas ! je voudrais raconter la vie de mon voisin communard, mais je suis face à un mur. Un mur de prison. Et lorsqu'un mur de prison parle, il raconte une histoire sans chair, sans sentiments. Plus il parle, et plus je m'éloigne de la personne qui respirait derrière le nommé Lavalette. Il installait des appareils à gaz pour éclairer Paris. Mais sa vie reste dans l'ombre. Je ne la vois qu'avec le dur éclairage des lampes de police.