Fang Xiao dans la tourmente

« On ne peut pas marcher en regardant les étoiles quand on a un caillou dans sa chaussure ».

On lui avait toujours dit, à l’école où ailleurs, que l’État pourvoyait aux conditions de vie des gens et ne désirait rien de moins que l’harmonie sociale, mais elle avait entendu d’un autre côté des histoires atroces d’individus jetés à la rue pour ne pas avoir pu donner de bakchich à une administration corrompue. Elle ne prit pas le bus pour rentrer chez elle mais marcha comme un automate, sans voir les nuées dans le ciel et l’air se faire plus frais.

La plus belle vertu est la patience. Elle le regardait comme on regarde une araignée qui emmaillote sa proie, dégoûtée et fascinée ; et voilà qu’il lui jetait des regards entre deux bouchées. Elle crut bon de couper court à ses œillades, les mettant sur le compte du erguotou qui était un peu fort.

« Quand le pays est en difficulté, chacun est responsable. Protéger son pays et renforcer ses défenses est le devoir sacré de tous les jeunes. »
« Servir dans l’armée est, conformément à la loi, un glorieux devoir de citoyen. La loyauté des soldats est l’épine dorsale de l’engagement national. L’honneur d’un soldat est de donner son sang, sa vie, sa jeunesse. »

À quoi servait la lecture des journaux qui annonçaient que le revenu moyen des habitants augmentait sans arrêt et que, malgré les fermetures d’usines d’État, le nombre de chômeurs était très faible ?

C’est facile de mettre tous ses ennuis sur le dos des autres.

« Pour trouver la solution, il faut celui qui a inventé le problème ».

En graissant la patte, il n’y a pas de petits délits qui ne se fassent oublier !

Et ne jette plus tes mégots sur la voie publique, car je serais obligé de te verbaliser. Ça n’aurait rien de personnel, car je ferais de même si ma sœur écrasait sa clope dans la rue. Nous sommes surveillés. Un flic a des obligations.

Ils s’étaient perdus de vue. Des souvenirs mêlés affluèrent en masse, mais c’est comme ça : quand on revoit des gens connus il y a longtemps, c’est comme s’ils appartenaient à une autre vie, une vie qui n’avait pas que de bons côtés, et on ne trouve rien à dire.