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Critique de kateginger63


Un roman d'atmosphère pour amoureux des forêts sombres
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Bondrée est un roman que je voulais lire depuis fort longtemps. Il a eu tellement d'éloges. Et cette lecture tombe à pic puisque depuis peu, suite à mon merveilleux séjour au Québec, je m'intéresse de plus près aux ouvrages de nos chers cousins.
Et, cerise sur le gateau, je l'ai lu en même temps qu'une fille québecoise (lecture commune avec Anne). Pour partager nos ressentis au cours de la lecture.
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Il s'agit ici d'un roman d'atmosphère ou d'ambiance. Tout de suite, j'ai pensé à la très envoutante série vintage des années 90, "Twin Peaks", de David Lynch. Vous savez, celle qui parle d'un meurtre d'une jeune fille, Laura Palmer, retrouvée sur les berges d'une rivière encaissée dans un vallon très boisé.
Ici, dans Bondrée , on retrouve le même type d'intrigue, avec les mêmes codes. Un meurtre de jeune fille, un inspecteur tourmenté par un crime ancien assez sordide, dans un paysage hostile, forestier, ténébreux et oppressant.
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Focus été 1967: Boundary Pond, un endroit isolé enclavé entre deux frontières, le Canada et le Maine (USA). Un lac peuplé de touristes et de mignons chalets en bois. Une forêt impénétrable, dense et un peu mystérieuse. Voilà pour le décor.
Une narratrice, Andrée (comme l'auteure), jeune demoiselle de 12 ans, en vacances avec sa famille.
Une légende: Pierre Landry, un trappeur canuck qui aurait été retrouvé pendu dans sa cabane suite à un intense chagrin d'amour.
Le temps est au rire et à l'insouciance. Certes. Mais le bonheur sera de courte durée. Puisque Zaza, jeune fille si jolie (et aussi sexy) est retrouvée morte près d'un piège à ours. Appartenant à.....Pierre Landry.
Et voilà le début d'une intrigue palpitante qui s'achèvera dans le sang et la fureur.
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Le début a été chaotique. Beaucoup de noms de personnages à retenir tout d'abord. Puis le mélange de français et d'anglais a été déroutant. C'est certainement voulu et doit être assez authentique puisque nous nous retrouvons coincés entre deux cultures. C'est ce qui fait son charme. Et puis de nouveaux noms québecois (heureusement que ma co-lectrice m'a aidé !). Ensuite, vers la moitié du roman, tout s'enchaîne et je me suis retrouvée dans un tourbillon de sensations (olfactives, tactiles, musicales et visuelles).
Justement, c'est bien ce qui m'a plu ici, la description si "réelle" de cette nature hostile, cette angoisse latente et pernicieuse. Plusieurs fois, je me suis retournée (et même sursauté) au moindre bruissement de feuille tombée. Une immersion totale dans le paysage.
La psychologie des personnages est assez inégale. Certains, comme l'inspecteur sont décrits avec justesse et profondeur. Tandis que d'autres, notamment le meurtrier sont à peine esquissés.
La jeune Andrée paraît très mature (peut-être trop), et perd son innocence assez vite. Quelques chapitres aussi racontés par divers protagonistes (le meurtrier, les victimes juste avant leur mort) apportent une dynamique fort bien venue. Une plume poétique et assez souvent métaphorique qui rajoute une valeur ajoutée à l'intrigue policière.
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Un roman teinté de mystère, parfois d'onirisme, m'a charmé et subjugué le temps d'un été caniculaire et moite.
Come on Zaza and Sissy , "le souvenir de la beauté peut blesser l'un d'entre nous"



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