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Critique de tantquilyauradeslivres


Eté 1967, sur les rives du Lac Boundary, frontière naturelle entre le Canada et les Etats-Unis, des familles américaines et québécoises passent leurs vacances. Année après année, les mêmes familles se retrouvent, les amitiés et les inimitiés se nouent, les enfants grandissent. Zaza et Sissy, inséparables depuis l'enfance, désormais adolescentes, ni tout à fait femmes ni tout à fait enfant, découvrent leur pouvoir de séduction, les premières amours, l'alcool. Un jour, Zaza est introuvable, seule Sissy est inquiète, pour les autres elle est « that kind of girl… ». Son corps est retrouvé quelques jours plus tard, la jambe prise dans un piège à ours. Un accident semble-t-il, mais l'inspecteur Stan Michaud doute. Doutes confirmés quelques jours plus tard, quand Sissy disparaît à son tour et est retrouvée morte de la même façon.

Quand on pense Québec, on pense en général froid, neige, hiver. Mais c'est au coeur de l'été qu'Andrée Michaud nous entraîne, le soleil brûle, les orages grondent de temps à autres et les enfants plongent dans l'eau fraîche du lac. C'est la période de l'insouciance, surtout lorsqu'on a seize ans. Et le lecteur s'y retrouve, se replonge dans cet état d'esprit, se remémore cette indolence des étés de l'enfance. le contraste entre l'innocence de ces souvenirs et l'atmosphère angoissante n'en est que plus saisissant. Contraste tout aussi saisissant entre les visions opposées de Stan, l'inspecteur en charge de l'enquête, un homme d'une cinquantaine d'années désabusé par les visions d'horreur qui hantent sa mémoire, et d'Andrée, gamine de douze ans, innocente et charmante, confrontée pour la première fois de sa vie à la violence, à la mort et au deuil. de courts chapitres glaçants nous plongent aussi dans les pensées du tueur, ses failles et sa folie.

Dans ce huis clos en plein air, les soupçons deviennent vite pesant, les superstitions renaissent, rappelant l'image de Pierre Landry, trappeur exilé au plein coeur de la forêt, fuyant les vacanciers s'installant au bord du lac, retrouvé pendu dans sa cabane une quinzaine d'années plus tôt.

Je salue également l'écriture d'Andrée Michaud, fluide et puissante, empreinte d'une certaine poésie. le français québécois est un peu déconcertant, amusant parfois, dépaysant, mais assez agréable à lire (oserai-je dire plus qu'à entendre !).

Un très bon roman du genre qui mérite amplement la pluie d'éloges reçus.
Lien : https://tantquilyauradeslivr..
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