Lorsque l'hiver débarquait, mes amis et moi sortions pelles et traineaux et construisions des forts qui étaient détruits chaque fois que la gratte passait, comme la mer emporte les châteaux de sable à marée haute. Parce que le plaisir de bâtir était plus grand que le résultat final, nous en recommençions la construction en boucle avec la même motivation et le même grand sourire sans jamais nous tanner.
Je passais donc le plus clair de mon temps dans la ruelle, ma mère me laissant m'y amuser en jetant à l'occasion un oeil distrait par la fenêtre sans me voir, jusqu'à ce qu'elle me crie que c'était l'heure de manger.
Nous n,avions ni IPad, ni ordinateur, ni jeu vidéo. Parfois, nous n'avions même pas de ballon et c'est l'imagination dont nous débordions qui faisait tout le travail.
Lorsqu'il a embrassé mon front puis qu'il m'a proposé à nouveau d'être ton père, j'ai dit oui pour que tu viennes au monde et qu'il ne meure jamais.
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La lecture était un voyage. Une délivrance. Une fuite, temporaire, pendant laquelle toit était suspendu. Une pause pour mon coeur. Un endroit sécuritaire où je pouvais respirer pour de bon, sans avoir peur de la suite.
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