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Critique de Saiwhisper


Les vacances, d'habitude, c'est souvent fait pour lire des choses légères… Et bien pas cette fois-ci ! Avec les « Les hirondelles de Kaboul », on a la sensation d'avoir la gorge sèche ou d'avoir reçu un coup de poing dans le ventre… Cela faisait longtemps que ce livre prenait la poussière dans mon étagère, mais j'ai pris mon courage à deux mains et je me suis plongée dans les ruelles de Kaboul. En fait, je savais à quoi m'attendre, car j'avais déjà lu « L'attentat » du même auteur qui m'avait laissé une marque pendant plusieurs mois. On ne peut pas dire que l'on passe un bon moment avec cette histoire, car celle-ci dégage des moments forts, des scènes brutales et des dialogues criants de vérité. C'est une lecture où j'ai eu du mal à rentrer car, en tant que Femme, j'ai ressenti un grand sentiment de malaise… Que ce soit à cause de la scène de lapidation publique de la prostituée dans l'un des premiers chapitres, les nombreuses injustices, les femmes rabaissées à l'état d'objet qui ne doivent pas ouvrir leurs lèvres ou la place de l'épouse dans un foyer, j'ai plus d'une fois serré les dents. On a là un ouvrage qui ne laisse pas indifférent et ce, quel que soit le sexe du lecteur.

Par un système de narration alternée, on va suivre Atiq Shaukat, un geôlier malheureux qui ne se sent pas vraiment à sa place et dont l'épouse (Mussarat) est malade, ainsi que Mohsen Ramat, un homme ayant également des problèmes avec son couple. Rien ne va plus avec la belle Zunaira qui supporte de moins en moins la vie sous le régime des Talibans et qui ne comprend pas que Mohsen ne se batte pas pour elle, pour eux, pour la Liberté… La plume poétique, habile et désarmante de Yasmina Khadra permet au lecteur de se visualiser au milieu des souks ou d'imaginer les protagonistes. Il parvient à créer de superbes ambiances, tout comme il peut horrifier le lecteur. En effet, il arrive aisément à susciter l'effroi avec plusieurs scènes ou conversations entre des personnages de tous les âges. Par ailleurs, il est difficile de faire preuve d'empathie pour Atiq qui, même s'il tombe amoureux, s'est montré assez odieux avec Mussarat. Je ne me suis ni attachée à lui, ni à Mohsen. En revanche, j'ai grandement admiré le discours de Zunaira ou encore la proposition finale de Mohsen. Que c'est bouleversant !…

Comme vous avez pu le voir, cet ouvrage n'est pas à mettre dans toutes les mains : c'est à la fois révoltant, émouvant et écoeurant… Il est important que l'auteur dénonce cela avec courage et poésie dans de tels récits… D'ailleurs, la fin est particulièrement perturbante. Elle laisse un goût amer dans la bouche et on ne peut que refermer son livre en silence, songeant à tout ce qu'il s'est passé. Et dire que certains passages reflètent la dure réalité…

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