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Critique de babel95


Comment choisit-on de devenir paysan, au milieu du XXème siècle ? C'est ce que nous raconte Claude Michelet dans un ouvrage paru en 1975, bilan de quinze années de retour à la terre, à Marcillac, près de Brive, en Corrèze.
Alors qu'il vivait à Paris dans une famille bourgeoise, il choisit à quatorze ans de partir en pension dans un lycée agricole à Lancosme (Indre) pendant trois ans, puis de reprendre la propriété familiale de Marcillac : 20 hectares en friche, et six vaches.
J'ai choisi la terre nous raconte ses débuts difficiles, ses tentatives, ses espoirs. C'est le témoignage sincère, sans concession d'un petit exploitant du Limousin dans les années 1970 qui s'est fait connaître tout d'abord en écrivant des articles dans des revues agricoles.

Ce témoignage date de 47 ans, et pourtant, le regard que porte Claude Michelet sur la culture et les aléas climatiques, la protection de la nature et la richesse de la biodiversité (même s'il n'emploie pas ce terme), l'importance des produits naturels (le bio, là encore il n'emploie pas ce terme) est tout à fait actuel. Les difficultés financières rencontrées par les petits exploitants, le besoin de se moderniser, l'endettement, la solitude, le sentiment d'exclusion sont parfaitement décrites et nous parlent toujours.

Claude Michelet, traité de "paysan" à Paris et de "Parigot" à l'école d'agriculture, rit de ces deux termes et se définit comme un bizarre mélange "un hybride en quelque sorte". le paysan-éleveur est devenu un écrivain à succès avec Des grives aux loups en 1979 et les Palombes ne passeront plus en 1980. Il s'est défini avec modestie comme "écriveur", parce que ça rime avec "agriculteur-éleveur". Un écrivain dit "régionaliste", catégorie et expression qui ne me plaisent pas beaucoup.

"Car chaque ferme est un navire indépendant et libre qui roule au milieu des bois et des champs. Il navigue au gré des vents et du temps, et chaque capitaine a ses secrets, ses recettes, sa façon de tenir la barre et de faire le point, de franchir les orages et les typhons"...

L'auteur des Grives aux Loups est décédé il y a une dizaine de jours à Marcillac, à l'âge de 84 ans.
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