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Critique de UnlimitedJoy


Ici l'intérêt tenait au sujet : rassembler en un seul tableau les onze figures antagonistes de la Révolution, est un pari que je croyais tenu et qui me semblait formidable. Je me sentais inculte de ne pas connaître ce tableau et étais troublée par le lien avec Tiepolo - là encore le sentiment très fort de mon inculture. Un complexe que je m'efforce parfois de combattre en me confrontant à la difficulté de se cultiver. La réputation de Michon me semblait une excellente référence pour me mettre à jour sur cette époque de l'histoire à partir de laquelle mon intelligence a baissé les bras devant le désordre politique qui n'a cessé de croître depuis, alimenté par les egos arrogants des ambitieux de tous bords oubliant le réel et nécessaire intérêt du peuple au profit des idées.
Hélas, malgré une écriture qui a d'emblée fait vibrer en moi la résonance classique d'un Pascal Quignard mâtiné - pourquoi ? je l'ignore, d'un André Dhôtel ou d'un Fournier, dès les premières pages la narration de Michon m'a semée dans cette marche vers la Culture, avec un grand C. Elle m'a semée car il me fallait faire un effort pour avancer tout en vérifiant dans les notes de ma mémoire que je comprenais bien le paysage qu'il me faisait traverser. Suis-je en Italie ou en France ? de tous ces gens, qui est important pour le récit et qui n' est là que pour faire montre de l'érudition de l'auteur ? Et c'est ce qui m'a définitivement perdue par abandon après que j'aie plusieurs fois rebroussé chemin pour affermir quelques repères et tenté de survoler le chemin parcouru pour en voir le fil au milieu de toutes les réflexions et références croisées que ne peuvent comprendre que ce qui savent déjà.
On se croirait dans un salon de cette époque, où la bourgeoisie des Lumières rayonne de toute sa fatuité. Pourtant l'écriture est élégante. Mais elle se déploie dans ce que j'appelle des affèteries de style qui me font lire d'un oeil comme on écoute d'une oreille en se demandant comment partir sans vexer son interlocuteur. J'ai fini par aller consulter Wikipedia pour au moins avoir des repères succints mais clairs de la vie de François-Élie Corentin. Et là j'ai constaté que je m'étais laissé piéger - arrogance de l'érudition contre complexe d'infériorité culturelle. Je ne dévoile pas comment, ceux dont l'esprit aime la joute de la connaissance apprécieront de s'y essayer. Pour ma part je n'ai pas joué le jeu jusqu'au bout car il m'épuisait et j'en ressors gros Jean comme devant, ridiculisée et humiliée.
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