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Citations sur La Tendresse du monde : L'art d'être vulnérable (11)

Nous sommes tous en prise avec une angoisse que rien ne peut cacher et qui n'est pas seulement un problème psychologique.
On ne voit pas que la racine de nos difficultés est tout simplement celle d'avoir à être - exigence qui transit jusqu'à la moelle tout être humain véritable.
La difficulté d'être humain est bien plus profonde et abyssale que celle, dérisoire, d'obtenir ou pas ce que l'on veut.
C'est dans la mesure où nous éprouvons la véritable difficulté d'être que peut s'ouvrir pour nous un chemin.
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Notre existence semble comme privée de sens. Manquer de réalité. la source de cette situation tient à la difficulté où nous sommes d'entrer pour de bon en rapport aux êtres et aux choses - nous ne savons que les évaluer.
J'ai mis longtemps à saisir le phénomène, tant il semble aller de soi. En un sens, rien de plus logique, en effet, face à la désespérance, que de chercher à s'appuyer sur des valeurs. Ce terme de valeur est un mot emprunté au vocabulaire économique qui devient désormais la mesure profanante (parce que totalitaire) de toute chose. L'amour n'est pas une valeur, mais justement ce qui nous délivre de toute évaluation. La mise en présence la plus pure.
Pouvons-nous regarder quelque chose et parler à quelqu'un sans l'évaluer ?
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La spiritualité est d'abord une école du désir. Une façon de se mettre en quête de ce que nous voulons pour de bon. Or rien n'est peut-être plus difficile que de savoir ce que nous désirons au plus profond de nous. Sur ce point, la religion s'oppose trop souvent à la dimension authentiquement spirituelle - mettant en cause le désir et imposant trop souvent des normes abstraites.
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L'un des points qui m'apparaît comme le cœur de tout chemin spirituel est : la confusion est une bonne nouvelle. La confusion, c'est tout ce qui entrave le plein jaillissement de la vie : la peur, la jalousie, la colère, la panique, les sursauts de la passion et plus encore toutes ces tensions que nous ne saurions pas même nommer, mais qui nous rongent. L'attitude habituelle consiste à refuser ce phénomène et à chercher soit à nier l'existence de la confusion et à prétendre qu'elle ne nous atteint pas, soit à trouver des manières de nous en débarrasser au plus vite.
L'attitude spirituelle, à l'inverse, consiste à se mettre à l'écoute de la confusion. A chercher à discerner ce qu'elle a à nous dire. A la laisser nous visiter et nous montrer un chemin. Dans la vie spirituelle, à l'inverse de la vie habituelle, l'erreur n'est pas un problème. C'est son déni qui nous défigure. Si l'on se croit parfait, la vie spirituelle semblera inutile. En revanche, si l'on se sent inapte, exilé... sa nécessité devient vive.
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Nier l'angoisse qui saisit tout être humain du simple fait qu'il est mortel, c'est ne plus vivre. Il nous faut accepter d'être des êtres humains.
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Le premier obstacle qui aujourd’hui empêche une juste pratique de la méditation, c’est sans doute de continuer à la concevoir comme une pratique orientale. Il faudrait respecter un décorum, être zen, voire manger des sushis et s’habiller en kimono pour bien méditer. Rien n’est moins exact. La méditation bouddhiste est née en Inde, elle s’est ancrée ensuite au Tibet puis au Japon : or ce sont là trois pays très différents ! La méditation est dès le début une pratique universelle que n’importe quelle culture peut s’approprier. C’est ce qu’ont très bien compris les pionniers du bouddhisme américain, tels Jon Kabat-Zinn – promoteur de la méditation en pleine conscience –, Jack Kornfield ou Sharon Salzberg. Eux ont su enseigner la méditation dans sa rigueur et sa simplicité. Et c’est ce mouvement que je travaille à promouvoir en France. Voilà pourquoi j’ai appelé l’école que j’anime “école occidentale de méditation”, et j’enseigne en veste et chemise.
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En un sens, nous sommes tous coupables. Il existe une culpabilité juste et légitime. Non une culpabilité d'être, mais une culpabilité qui vient de la reconnaissance que nous n'y sommes pas. Culpabilité d'être à l'écart de son être. Une culpabilité sans faute et sans accusation. Culpabilité qui ne nous condamne pas, mais est cette vigilance accrue qui nous tient ouvert a priori à la souffrance et au mal dont nous ne pourrons jamais prétendre être à distance. Personne n'a les mains pures. Se penser comme irrémédiablement innocent justifie toutes les violences. Notre innocence - au sens du sentiment d'être dans son bon droit - est la forteresse où nous nous tenons pour nous couper du monde avec la plus haute violence, celle de l'indifférence suffisante et satisfaisante.
Ce renversement est si choquant que la plupart des voies spirituelles l'oublient - et s'abritent à tort dans une forme de morale étriquée. Il faudrait faire comme ceci et non comme cela.
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Il ne suffit pas de dire "contre" l'ordre établi, "révolutionnaire", pour l'être. Il importe d'aller véritablement au cœur de notre enfermement, pour trouver une voie de liberté réelle. En ce sens, la spiritualité libre et authentique est la seule voie réellement "anticonformiste".
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Pour la plupart d'entre nous, notre souffrance n'est pas au premier chef psychologique. Elle vient du fait que nous sommes privés d'un rapport réel à la vérité. Or, il faut le dire avec la plus grande clarté, la reconnaissance sociale n'entretient aucun rapport à la vérité. On s'acharne à nier toute parole qui rappellerait l'étonnant quiproquo de notre situation. C'est pour cette raison que ni la poésie ni la parole authentiquement spirituelle n'ont de place dans nos sociétés, ou alors défigurées, ramenées à un discours commun et commode. Elles sont des témoins bien trop saisissants que "la vérité est toujours un abîme". Il faut, nous dit-on, se sacrifier totalement à l'ordre social. Or celui qui accepte ce sacrifice n'est plus vraiment vivant.
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Nous pouvons nous lancer à corps perdu dans la bataille. Sans relâche. Nous faisons alors de la sérénité un à-côté de la vie, un loisir. Jouissons de l'instant présent et accumulons les profits. Soyons zen pour être plus efficace. De toute façon, il n'y a rien d'autre à faire.

Ou alors, nous pourrions ouvrir les portes et les fenêtres de la maison et de notre esprit. Être prêt à assumer que le monde est tendre, c'est-à-dire fragile, et donc nécessairement poignant.
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