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Critique de wiggybis


Il était 22h36 quand j'ai ouvert ce livre et 03h50 quand je l'ai terminé, en ayant eu l'impression que le temps s'est arrêté. Cette histoire m'a beaucoup touchée car elle fait écho à l'une de mes expériences professionnelles.

Mathilde est un personnage gentil et honnête, tellement obnubilé par ses études qu'il ne reste aucune place pour sa vie sociale. Hormis sa colocataire Léa avec laquelle elle entretient une relation en dents de scie et Geneviève, chez qui elle travaille comme assistante, personne ne la côtoie vraiment.

Les deux éléments centraux de ce livre sont : la manipulation et l'argent. le lien n'étant pour moi pas très clair entre les deux, j'y vois une lecture double.

La partie manipulation concerne Geneviève qui use toute la panoplie du pervers narcissique et manipulateur pour asseoir sa supériorité : abus de pouvoir, chantage financier, chantage affectif, despotisme, jugement de valeur, jugement physique, mépris etc...Si au début Mathilde serre les dents, un élément déclencheur changera la donne et inversera subtilement et brièvement les rôles.

Pour ce qui est de l'argent, difficile d'analyser sans tout dévoiler. Je dirais simplement que le message semble clair : il ne fait pas toujours le bonheur et quand on l'a, il faut savoir l'utiliser à bon escient et non pas en futilités.

Comme je l'ai écrit au début de cette critique, j'ai été très touchée par cette lecture car bluffée par l'écriture si juste de l'auteure. Je me suis reconnue en Mathilde et sa propre dépréciation, sa vision déformée de la réalité puis ses instants de lucidité. J'ai aussi connu cette envie de chercher l'estime d'une personne qui nous détruit et lui trouver des excuses pour son comportement. C'est absurde et malsain mais quand on est sous l'emprise d'une telle personne, on n'en est même pas toujours conscient. Au moins, Mathilde s'en sera tirée à bon compte.

Je suis ressortie de cette lecture un brin chamboulée. Je n'avais pas été aussi hypnotisée de cette manière depuis "Respire" d'Anne-Sophie Brasme et "Les vierges suicidées" de Jeffrey Eugenides. J'y ai retrouvé la même atmosphère un peu glauque, une certaine solitude et un côté voyeur.

Merci à Babelio et aux éditions Daphnis et Chloé pour m'avoir envoyé ce livre et à Carole Mijeon pour avoir mis en lumière ce trouble de la personnalité et ses effets dévastateurs.
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