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Critique de dannso


J'ai commencé ce roman il y a quelques jours, à la recherche de fraicheur. A ce moment-là, on fermait les fenêtres pour se préserver de la chaleur. Je le finis, fenêtres fermées ... pour se protéger du froid :-( Notez bien, je suis ainsi plus plongée dans l'ambiance de ce livre, découvert grâce au billet de spleen, que je remercie. Cher et tendre l'a lu avant moi, et me l'a tendu en disant : c'est plein d'humour. Alors comment résister ?

L'odyssée de Sven, plus justement en Anglais The Memoirs of Stockholm Sven est la biographie romancée d'un suédois ayant vécu au Spitzberg, une bonne partie de sa vie. Ne sachant pas quoi faire de sa vie en Suède, après avoir joué pendant quelques années le rôle de Nounou pour les enfants de sa soeur, sur une idée de celle-ci, il signe un contrat pour un poste de mineur au Spitzberg. Défiguré par un accident dans la mine, il choisit alors de vivre en ermite une bonne partie de sa vie, pour ne pas être en butte à l'horreur ou la pitié à la vue de son visage. Mais sa vie ne sera finalement pas si solitaire, parsemée de nombreuses rencontres, qui donnent tout son charme à ce roman.
« « Et la vérité c'est que, même si je suis connu comme un chasseur arctique solitaire et sans égal, je ne suis rien de tel et j'ai rarement été seul. »

J'ai trouvé le début un peu longuet, et le narrateur un peu sujet à l'apitoiement sur lui-même, ainsi qu'aurait pu lui dire un de ses mentors : « Seul un homme comme toi, pourrait-il dire, qui marine dans sa sottise, peut passer autant de temps sur lui-même et ses malheurs, sans être fichu pour autant d'accorder la moindre pensée bénéfique à la survie de sa précieuse personne. »
Mon intérêt s'est accru après l'incident de la mine et donc le désir de Sven de vivre isolé. L'isolement ne sera pas absolu, et les quelques personnes rencontrées au fil des années peupleront ce livre d'humanité. Même si ce livre se passe dans le grand nord et que la nature y est omniprésente, ce sont les hommes et les femmes rencontrées qui en font la richesse.
Deux hommes en particulier, qui lui ouvriront un chemin vers de nouvelles connaissances :
Livresques pour le premier, mais aussi conseils sur la vie et les rapports avec les autres, un écossais prospecteur.
Pratiques, chasse et survie dans le grand nord, pour le deuxième, untrappeur finlandais.
Leur portrait est dressé par petites touches tout au long du livre et emplit celui-ci d'humanité. Ils seront toujours là, aux moments où le désespoir aurait pu avoir raison de lui, et viendront à son aide quand cela sera nécessaire, l'air de rien. Il y a beaucoup de pudeur dans leurs rapports. Quelques femmes aussi joueront un rôle, là je ne vous en dirai pas plus, ce serait déflorer les dernières parties du roman.

Et l'humour alors ? il est bien présent. Je n'ai pas ri aux éclats, mais souri souvent. Ce penchant à l'auto apitoiement que je regrettais s'est mué en auto-dérision, et j'ai beaucoup apprécié ce ton un peu décalé qu'emploie le narrateur.
Un livre au milieu de la nature qui célèbre l'amitié et l'amour, la famille celle du sang mais aussi et surtout celles du coeur, celles que l'on se construit.
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