A première vue, chouette, une quatrième de couverture qui laisse imaginer un bon roman noir en perspectives, à dévorer en vacances...
Aïe, quelle déception, et c'est peu dire!
Au final, rarement un roman m'aura autant énervée, voire mise en colère. Au service d'une intrigue qui semblait plutôt prometteuse, des personnages on ne peut plus caricaturaux, auxquels il est impossible de s'attacher tellement ils sont sans épaisseur. Des situations complètement cliché, pleines d'approximation et d'invraisemblance: par exemple un gentil infirme moteur cérébral mais néanmoins très intelligent met 1/4 d'heure à allumer la télé avec la télécommande, mais en revanche il a manifestement su coudre seul une poche secrète à l'intérieur du bras de son fauteuil roulant...
Et pour couronner le tout, un style qui se voudrait percutant et incisif mais qui est affolant de lourdeur, digne d'un devoir de collégien, et parfois à la limite du racoleur ("Huit heures à rouler sur cette moto, et je n'ai plus aucune sensation dans le clito à cause des vibrations").
L'auteur ne sait pas toujours non plus de quel point de vue elle nous raconte son histoire, l'héroïne étant par exemple parfaitement capable de nous raconter à la première personne du singulier, au présent et de manière très claire les propos et actions des flics qui l'entourent, dans une scène où elle est elle-même totalement bourrée, ne s'exprimant plus que par borborygmes...
Le style est tellement pauvre (on croirait lire un scénario) que
Jax Miller, incapable de faire entrer le lecteur dans une quelconque émotion, lui indique gentiment ce qu'il est censé imaginer ou ressentir: "La scène est déchirante" ou encore "Les quatre hommes se mettent à se hurler dessus, la scène dégénère".
Bref, ce livre est pour moi un grand mystère...
Ou alors une grande supercherie, non pas de la part de l'auteur (c'est un premier roman) mais de celle des éditeurs qui osent proposer ça.
Pas sûre que je me risquerai à nouveau chez Ombres Noires...