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Critique de CirculusCapricorni


Dis-don' Henry, c'est quoi cette merde ? Il est pénible, ton tropique du capricorne, et c'en est un d'origine qui te parle, un vrai, un avec des cornes sur le front et une queue de poisson qui sent le large, un qui relie le Paraguay au Botswana par la grâce de pi 3.14 et d'une géographie approximative. Alors laisse-moi te dire, Henry, que ton tropique de carte postale jaunie, il vaut pas tripette. Et encore, avec une carte postale jaunie on voyagerait au moins un peu. Mais là... on se fait chier, Henry, avec tes métaphores de quinze pages (presqu')aussi imbitables qu'un cancer de Ginsberg, ton moi intérieur qui sent le renfermé comme tous les moi intérieurs. T'es tellement plus intéressant, Henry, quand tu parles de la vraie vie, quand tu racontes tes premiers amours foireux comme le sont les premiers amours et les autres, quand tu racontes ton père tonitruant et bancal, quand tu goguenardes le monde interlope qui te mendie un emploi, et toi-même qui mendie de quoi manger-boire-vivre-baiser, mais putain Henry, qu'est-ce que tu peux être emmerdant quand tu te la joues underground de mes deux, avec des litanies à n'en plus finir sur... on ne sait trop sur quoi d'ailleurs. Il n'en reste pas moins que tu ponds des sacrées putains de phrases, mon Henry, comme celle-là : "J'ai fait un rêve sexuel merveilleux qui se terminait par la guillotine", et des sentences à faire ravaler son stoïcisme à papi Sénèque : "Personne ne soupçonne qu'il peut y avoir un sens à se contenter de demeurer bien assis sur son cul. [...] Personne n'aurait pu dormir plus profondément que moi au coeur de ce cauchemar" ; à faire vomir son bouddhisme au Dalaï-lama : "mais mieux vaut, infiniment mieux, en attendant la mort, vivre en état de grâce et d'émerveillement naturel. Infiniment mieux, tandis que la vie progresse vers une perfection de mort, n'être qu'un brin d'espace qui respire, une étendue de vert, un coin de fraicheur, un petit lac d'eau pure. Mieux vaut aussi accueillir les hommes en silence, les envelopper dans les plis de son manteau, car il n'y a pas de réponse à leur faire tant qu'ils se ruent comme des fous pour voir ce qu'il y a de l'autre côté du tournant" ; et à faire savourer son verre de limonade à Bukowski : "En tout lieu où j'allais, je fomentais la discorde – non parce que je servais un idéal, mais parce que je ressemblais à un projecteur qui éclaire brutalement les stupidités et les futilités du monde". Quel dommage, Henry, que tu t'égares si souvent dans une soupe indigeste de monologues vaporeux comme une soirée chez des cons dépourvus de bonnes bouteilles.
Bon, comme tu as quand même le don de tourner des belles phrases et que tu as baisé Marilyn Monroe, je vais pas être trop sévère.
Quoi ? C'est Arthur ? C'est Arthur qui l'a baisée ? Pardon Henry, désolé, j'vous confonds tout l'temps.
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