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Citations sur Tropique du Capricorne (55)

La seule façon que j'ai de décrire ce phénomène, c'est de dire que, quand elle était en chaleur et que ça la tracassait, Evelyne, elle, jouait les ventriloques avec son con.
Au moment précis ou on allait l'enfiler, voilà-t-il pas que cette espèce de mannequin qu'elle avit entre les jambes éclatait de fou rire.
En même temps, il venait a à votre rencontre, amicalement, et vous serrait la pince. Il savait chanter aussi, ce mannequin de con. En fait il avait tout de l'otarie savante.
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Dès le commencement, je n'ai jamais connu que le chaos : un fluide dont j'étais enveloppé, que j'inhalais par les branchies. Dans le tréfonds, où la lune brillait, impassible et opaque, tout n'était que douceur lisse et fécondation ; plus haut, c'était la pagaille, la discorde. En toute chose, j'avais tôt fait de voir l'extrême opposé, la contradiction, et entre le réel et l'irréel, l'ironie, le paradoxe. J'étais mon pire ennemi.
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... mieux vaut, infiniment mieux, en attendant la mort, vivre en état de grâce et d'émerveillement naturel. Infiniment mieux, tandis que la vie progresse vers une perfection de mort, n'être qu'un brin d'espace qui respire, une étendue de vert, un coin de fraîcheur, un petit lac d'eau pure. Mieux vaut aussi accueillir les hommes en silence, les envelopper dans les plis de son manteau, car il n'y a pas de réponse à leur faire tant qu'ils se ruent comme des fous pour voir ce qu'il y a de l'autre côté du tournant.
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Si vous essayez de vous cultiver, stop! On ne cultive pas son intelligence. Tournez-vous vers votre coeur et votre gésier c'est dans le coeur que ce tient le cerveau
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Je ne regarde plus dans les yeux de la femme que je tiens dans mes bras, mais je les traverse à la nage, tête, bras et jambes en entier, et je vois que derrière les orbites de ces yeux s'étend un monde inexploré, monde des choses futures, et de ce monde toute logique est absente. [...] J'ai brisé le mur [...], mes yeux ne me servent à rien, car ils ne me renvoient que l'image du connu. Mon corps entier doit devenir rayon perpétuel de lumière, se mouvant à une vitesse toujours plus grande, sans répit, sans retour, sans faiblesse. [...] Je scelle donc mes oreilles, mes yeux, mes lèvres.
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Enfant déjà, et ne manquant de rien, j'avais envie de la mort : j'avais envie de capituler n'ayant aucun sens de la lutte. J'avais la conviction que de poursuivre une existence que je n'avais pas sollicitée, n'apporterait ni preuve ni substance, n'ajouterait ni n'ôterait rien à rien. Tous ceux que je voyais autour de moi n'étaient que des ratés, sinon des grotesques. Notamment ceux qui avaient réussi. Ceux-là, je les trouvais ennuyeux à pleurer. Les faillis de la vie m'attiraient, mais c n'était pas la sympathie qui me guidait. C'était une qualité purement négative, une faiblesse qui n'attendait que le spectacle de la misère humaine pour s'épanouir. Je n'ai jamais aidé qui que ce fût dans l'espoir de faire le moindre bien , si je secourais les gens, c'était que je n'avais pas le courage de faire autrement.
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Défense de marcher sur les pelouses ! telle est la devise selon laquelle vivent les gens.
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Je ne sais comment je m'étais arrangé pour couper toutes ces amarres qui me retenaient au monde et que la main et l'esprit de l'homme multipliaient. Peut-être mon grand-père avait-il raison; peut-être étais-je déjà gâté dans l'oeuf par mes lectures. Aujourd'hui, il y a des siècles que je n'ai pas entendu raisonner l'appel des livres. Il y a beau temps déjà que j'ai pratiquement cessé de lire. Mais la marque est restée.
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N' eussé-je été qu'un âne, rien qu'un pauvre bougre d'honnête homme prêt à se casser les couilles à tant la semaine, jamais on ne m'aurait offert les places qu'on m'offrait, ni tendu un cigare, ni emmené déjeuner, ni prêté de l'argent, comme cela m'arrivait souvent. Je devais avoir quelque chose en moi, à offrir, qu'on mettait peut-être sans le savoir au-dessus du cheval-vapeur ou des capacités techniques. Du diable si je savais moi-même ce que c'était, j'étais trop dénué d'orgueil, de vanité ou d'envie.
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... Dostoïevski fut le premier homme qui me révéla son âme. J'étais peut-être déjà un peu bizarre déjà, avant cet événement, sans m'en rendre compte ; mais du jour où je me plongeai dans Dostoïevski, je le devins vraiment, définitivement, irrévocablement, à mon contentement. Le monde courant, le monde de la conscience éveillée et du jour le jour, cessa d'exister pour moi. Toute ambition, tout désir que j'avais eus d'écrire périrent du même coup pour longtemps. Je ressemblais à ces hommes qui ont fait un trop long séjour dans les tranchées, sous le feu de l'ennemi. La souffrance humaine courante, l'ordinaire jalousie, l'ordinaire ambition - tout cela devint autant de merde pour moi.
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