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Critique de spleen


spleen
18 septembre 2020
En Décembre 1617 , une tempête subite engloutit les bateaux des pécheurs de l'ile de Vardo , près du cercle polaire alors qu'ils rentraient au port sous les yeux de leurs épouses qui recueillent leurs cadavres sur la grève . Ces quarante morts laissent le village sans hommes dans cette société où les femmes étaient totalement dépendantes de leurs pères ou maris .

Parmi celles-ci, Maren , une jeune femme de 20 ans a perdu son père, son frère Erick et son fiancé .

Cette partie du récit est raconté par elle . Les femmes, soudées par leur malheur tentent de s'organiser pour survivre dans cette contrée aux conditions climatiques extrêmes , parmi elles, une se détache par son esprit de décision , et son indépendance déjà acquise lors de sa vie de femme mariée , Kirsten . Elle décide de s'occuper du troupeau de rennes, puisqu'il faut bien les tuer pour se nourrir et de partir en mer, pêcher avec d'autres femmes volontaires .

L'arrivée d'un nouveau pasteur crée d'emblée une distance entre les plus dévotes choquées par l'attitude de Kirsten et des femmes qui la suivent comme Maren mais ce n'est que le début d'un affrontement d'abord sournois avant l'installation , trois ans plus tard, du délégué , Absalom Cornet, un écossais , envoyé par le roi pour enquêter sur cette communauté de femmes et rechercher activement les pratiques de sorcellerie, allant même soupçonner d'être à l'origine du drame .

Avant de rejoindre cette région isolée, le délégué épouse une jeune fille Ursa, fille d'un armateur de Bergen . C'est elle qui raconte son voyage , l'installation à Vardo ,la rencontre avec ces habitantes puis son amitié avec Maren.

Dans cette communauté vit également une Sami, Diinna . Or les Samis sont les premiers à être pourchassés pour leur pratiques païennes et condamnés pour sorcellerie . La cohabitation avec les habitants de l'ile et le partage de certains objets comme des figurines ou des runes dessinées sur les maisons accentuent et facilitent la suspicion du délégué . Mais ce roman n'est pas centré sur ce peuple indigène.

S'y rajoutent, comme partout, la jalousie, la méchanceté et les rancoeurs, majorées par l'isolement, le deuil et l'ignorance de certaines femmes .

L'auteur construit à partir de faits historiques que sont la tempête et le procès , une fiction bien ficelée à travers la vision des deux héroïnes si différentes au départ, l'une à la vie rude, habituée au climat hostile et l'autre d'apparence fragile et non préparée aux taches domestiques, à la soumission à l'époux et à la cruauté des autres . On entre ainsi avec les tournants et les tourments de cette histoire dans les profondeurs de l' intolérance , de la brutalité et de l'obscurantisme qui doivent nous faire réfléchir à certaines de nos attitudes et de ce que vers quoi on pourrait tendre si la vigilance et la bienveillance sont laissées au bord de notre route ...

Une belle réussite même si j'ai trouvé que la romance n'apportait rien au texte en soi et n'avait pas vraiment sa place.

je remercie NetGalley et les Éditions Robert Laffont de leur confiance
#LesGraciées #NetGalleyFrance
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