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Critique de indimoon


Nous sommes dans les années 1920, dans un petit village japonais du nom de Takekami dans le département du Fukui, face à la Sibérie. Une région montagneuse et humide, isolée et pauvre, un petit village coupé du monde où les habitants des 17 chaumières vivent de la culture du riz, notamment, jusqu' au jour où ils délaissent ces cultures pour devenir artisans du bambou, sous l'impulsion de Ujiie Kisaemon, l'un des leurs, qui manifeste un don pour transformer le bambou, en objets, en poupées d'une finesse incomparable.
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La force évocatrice avec laquelle l'auteur (né dans un village pauvre, en 1919), nous plonge dans ces lieux m'a transportée. J'étais en voyage au Japon. Tout m'a paru authentique, des personnages aux bambous du Japon, de Chine, bambous frêles ou de Hakone, bambous d'Iyo, bambous noirs. le bambou est aussi un personnage, dans ce conte.
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Dans la première partie surtout, il m'a semblé être dans un conte, un conte intrigant et dépaysant. Et puis le conte se teinte d'un certain malaise auquel je ne m'attendais pas en seconde partie. Ceci vient je suppose de l'évolution des moeurs, vis-à-vis des femmes, puisque je suis une européenne du XXI ème siècle, et non un japonais né en 1919. Faut-il prendre tout ceci comme un témoignage, un repère de l'évolution des mentalités ? le personnage féminin me paraît un fantasme de l'auteur. Belle, bien évidemment, réservée, le coeur pur. Elle est incapable de travailler dignement si un homme ne lui accorde pas son aide. Elle est soumise au désir sexuel des hommes, mais y trouve son plaisir, froide en dehors, torride en dedans pourrait-on vulgairement dire, pourtant au départ, point de vulgarité dans ce conte, mais je tique souvent quand l'auteur parle au nom de cette femme «  Et mon corps, si longtemps prostitué, obéissait à un besoin naturel auquel il ne pouvait résister. » C'est bien du désir sexuel né et épanoui alors qu'elle devait se prostituer depuis l'adolescence dont il est question ici. La prostitution n'est jamais évoquée de façon sordide dans ce livre, c'est plus un travail, certes difficile qui « abîme » le corps sans broyer l'esprit, apparemment. Il y a une scène de sexe, dans le livre, qui se situe sur une crête entre viol et consentement, l'homme force la femme avec brutalité et finalement « épuisée », « elle s'offre à lui ». Une offre ou une capitulation ?, ce terme m'a laissée perplexe.
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Finalement ce livre m'a heurtée alors que je m'y attendais pas dans le cadre d'un conte car il est bien plus complexe et riche que ce que à quoi je m'attendais au départ.
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