AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de caro64


Le décor nous plonge dès le prologue dans le paysage grandiose et inquiétant des montagnes des Pyrénées. Des ouvriers, chargés de la maintenance de l'usine hydroélectrique, empruntent le téléphérique. Au sommet, une ombre pendue les attend, qu'ils ont du mal à identifier et qui fait monter l'angoisse au fur et à mesure de l'ascension : "C'était accroché au-dessus de la plate-forme, juste en dessous des câbles et des poulies – comme suspendu dans les airs. Cela ressemblait à un papillon géant, un papillon sombre et maléfique qui se détachait sur la blancheur de la neige et du ciel... Ce n'était pas un papillon, ni un oiseau" . Ni homme, ni papillon, ni oiseau, mais un cheval à la tête décapitée, dont deux grandes portions de peau détachées du corps pendent comme des ailes repliées.
On dépêche sur place le commissaire Servaz, de la Police Judiciaire de Toulouse qui s'agace qu'on le dérange pour un simple animal. Mais, malgré lui, la macabre découverte l'impressionne et lui fait penser à l'oeuvre d'un esprit dérangé... Les questions se bousculent. Quel genre d'être humain est capable de s'en prendre ainsi à une bête ? Comment a-t-on pu transporter cette masse de chair jusqu'en haut ? Dans quel but ? Et comment se fait-il que les vigiles n'aient rien vu, rien entendu ? L'enquête révèle très vite que ce cheval, un magnifique pur-sang bai hors de prix, appartient à Éric Lombard, un riche homme d'affaires. Aurait-on voulu l'atteindre par cette effroyable mise en scène ? Les soupçons s'orientent vers l'institut Wargnier, situé dans la vallée voisine, centre de psychiatrie pénitentiaire de haute sécurité, où sont enfermés de dangereux fous et tueurs. Mais personne ne s'en est échappé, alors ?...
Puis c'est au tour de deux hommes, cette fois-ci, d'être assassinés. L'un pendu à un pont métallique, dans la vallée, l'autre à une télécabine. Et sur chacune des trois scènes de crime, on trouve l'ADN de Julian Hirtmann, un tueur en série interné dans la fameuse institution psychiatrique… Avant de découvrir la vérité, le commandant Martin Servaz va en voir de toutes les couleurs.

Bernard Minier a d'abord su créer une atmosphère particulièrement oppressante en situant son intrigue dans une vallée des Pyrénées, à proximité d'un hôpital psychiatrique totalement isolé. La montagne est un personnage à part entière. La façon dont Minier nous fait sentir son immensité, sa rudesse, surtout en hiver, et même sa beauté glaçante, fait frémir.

L'auteur donne une belle épaisseur humaine à son héros, et tous ses autres personnages sont crédibles. Tous les ingrédients qui font les bons polars sont réunis : suspense et retournements de situation, le tout joliment maîtrisé, dans un style alerte et soigné. Néanmoins quelques bémols : des longueurs ici ou là et une fin un peu décevante à mon goût. Dommage… toutefois, cela reste un polar efficace. Un agréable moment de lecture !




Commenter  J’apprécie          280



Ont apprécié cette critique (19)voir plus




{* *}