L’eau du ruisseau était limpide, son lit, dépourvu de cavités obscures. D’un simple coup d’œil, il comprit qu’il lui faudrait poursuivre sa quête sur l’autre berge. Le portefeuille était bien en vue sur le parterre de fleurs sauvages ; aussi, après quelques minutes de recherche, il dénicha les clés dans une touffe d’herbe. Quant au portable, il eut beau ratisser des yeux le périmètre où il supputait qu’il avait dû glisser hors de sa poche, il n’en voyait pas la moindre trace. Il n’était pas question pour lui d'aller fouiller le talus, nu-pieds ; il préféra abandonner l’appareil dans la nature. Après tout, comme au bon vieux temps, il n’avait qu’à se débrouiller sans ce joujou de poche, qui avait une fâcheuse tendance à se rendre indispensable, un peu comme la béquille d’un éclopé.