Monstres ordinaires, tome 1

- Les talents n'ont rien à voir avec des visiteurs.Ils font parie de nous, comme une main. Ou une pensée.
- Avez vous déjà observé la rencontre de deux gouttes d'eau? D'abord elles sont deux, puis il n'y en a plus qu'une. Quand un invité entre dans une maison, il devient la maison.

La question est de comprendre d'où viennent nos talents. Et la réponse est que nous grandissons dans le ventre de notre mère, où nous acquérons chacune de nos caractéristiques. Tout ce qui devie de la norme paraît monstrueux. Mais ça ne l'est pas. Ça ne l est pas.

Il fronça les sourcils, chassa l'inquiétude de ses pensées. Il fallait se préparer ou attendre passivement. Mais s'inquiéter ne servait à rien.

C’est peut être à ça que ressemble le deuil. À rien. Comme le vent dans un gouffre.

Il ne faut pas toujours voir le changement comme une perte.

Chacun de vous est différent, précisément pour cette raison. Néanmoins, vos talents ne découlent pas d'une erreur dans la recette, mais de l'ajout d'un autre ingrédient. Regardez-les bien, faites preuve de compassion. Différence n'est pas monstruosité. C'est la nature à l'œuvre.

« Je sais pourquoi vous êtes ici, Jacob Marber. Je sais ce que vous êtes.

« Minuit, sous un ciel qui s’obscurcissait.
Jacob Marber, en bras de chemise et gilet, se tenait debout dans une rivière paresseuse aux confins de l’Écosse et observait la lumière s’effacer de l’eau noire et argentée. Il savait qu’il n’appartenait plus au monde des vivants. L’étrange fumée que lui avait octroyée la drughr se mêlait à sa peau, à la fois en lui et hors de lui, comme le râle des morts.