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Critique de Krout


Temps maussade pour le Mossad alors qu'il mouille un commissaire par une machiavélique machination autour de la disparition mystérieuse d'un étrange ressortissant suisse signalée par le directeur d'un hôtel de Bat-Yam. Toutefois, ce simple enquêteur n'est pas né de la dernière pluie ... En pleine crise de la quarantaine, en questionnement sur le sens et l'utilité de son boulot il est plus perclus de doutes que de rhumatismes, nous pouvons néanmoins l'affirmer : ce n'est pas le perdreau de l'année, il fait consciencieusement son boulot tout en rêvant d'une réorientation de carrière. M'enfin à tout prendre, ce cas-là lui paraît plus intrigant que de s'occuper d'un nouveau-né déposé dans un sac à l'entrée des urgences de l'hôpital de Wodson qu'il délègue vite fait à une collaboratrice.


Voilà, Avraham Avraham ne fait pas vroum, vroum, ni pan, pan, moins inspecteur Harry donc que Columbo, par ailleurs l'on ne tarde guère à faire la connaissance de sa femme. Une des raisons du blues de l'inspecteur réside aussi dans la perte de son ancienne supérieure et le fait que son nouveau boss soit plus attaché à l'image de son service qu'aux résultats proprement dits. Ce policier flirtant avec le roman d'espionnage vaut essentiellement par son apport sociologique et la profondeur de la psychologie des personnages. Un point semble apparaître tous portent en eux une insatisfaction, sorte de culpabilité ou, peut-être dû à leur éducation, le poids d'un péché originel ?


Se pose à ce stade le dilemme de comment terminer ce billet. Dois-je montrer mon étonnement à voir cet inspecteur chevronné laisser sa subalterne bâcler une affaire en la montant outrageusement à charge ? Je m'interroge aussi sur le fait de laisser de côté un réel infanticide commis par des parents immatures pour s'acharner sur l'acte désespéré d'une victime de la vie. Décidemment, partout dans le monde la justice est aveugle et arbitraire. Ou bien ne ferais-je pas mieux de relever au passage cette incongruité d'une ignorance crasse : comment les parents de sa charmante épouse pourraient-ils faire le voyage de Bruxelles à Paris (car oui tout ne se passe pas qu'en Israël dans ces deux enquêtes) pour manger des moules frites ? Une hérésie invraisemblable de la part d'un père dogmatique n'ayant jamais digéré le mariage de sa fille avec un catholique.


Du coup, j'ai terminé ma chronique à l'image du livre sur une fin qui laisse chacun sur sa faim.


Et revoilà Columbo pour un petit détail : les remerciements à Babelio et Gallimard pour cet envoi de la masse critique mauvais genre et mes encouragement à l'auteur Dror Mishani même si la route me paraît bien longue pour se rapprocher de Simenon qu'il vénère comme il se doit !
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