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Critique de Marylou26


Je cherche souvent à lire en accord avec les saisons et en ce chaud mois de juillet québécois, mon choix s'est porté sur Autant en emporte le vent, non sans quelques questionnements quant à la façon de l'aborder de nos jours. Margaret Mitchell a donné une entrevue très intéressante le 03 juillet 1936 au Atlanta Journal Sunday Magazine (http://www.pbs.org/wnet/americanmasters/margaret-mitchell-american-rebel-interview-with-margaret-mitchell-from-1936/2011/) où elle évoque ses influences. Elle y parle de ses parents et de leur grande connaissance de la Guerre de Sécession, et des vétérans qu'elle côtoyait enfant, s'imprégnant des histoires qui se racontaient autour d'elle. Elle y parle de ses nombreuses recherches, livres, journaux, lettres, dans son souci des moindres détails. Elle dit avoir voulu écrire un roman sur les effets de la Guerre Civile sur un ensemble de personnages qui vivaient à Atlanta, ville qui avait une position stratégique étant donné son chemin de fer et ses industries, et s'être intéressée à la question particulière de la survie. Et c'est l'aspect du roman qui m'a le plus captivée. Je le referme avec l'impression que je viens de traverser en trois semaines la Guerre de Sécession, de souffrir de la faim et du froid en plein blocus, de perdre parents et amis chers, impuissante, et lorsque l'on pense que les choses vont s'améliorer car la guerre est finie, de subir toutes sortes d'humiliations dans l'écrasement du Sud par le Nord conquérant. J'ai ressenti de l'empathie pour des êtres dépassés par les événements et contraints de se reconstruire dans le contexte de la fin d'une époque et de la perte de leur position sociale et de leurs idéaux. Je me suis sentie triste de refermer le roman et de quitter Scarlett et Rhett à ce moment de leur existence. J'ai particulièrement apprécié la première partie du roman, ses pages sur la guerre, les privations, les blessures et les traumatismes. Ce n'est pas un roman sur l'esclavage. Les personnages Noirs ont un rôle plutôt secondaire et sont dépeints tantôt d'une façon romantique (attachés à leurs maîtres qu'ils servent avec amour et dévouement), tantôt d'une façon dégradante (des singes, des imbéciles, des enfants). Que dire de Scarlett, insupportable d'égoïsme et de mépris pour tout ce qu'elle perçoit comme une faiblesse mais qui avance et s'adapte, dans le rejet de ce qu'on attend d'elle, et de Mélanie, qui ne voit que le bon en ceux qu'elle aime, deux portraits de femmes très différentes et fortes, chacune à leur manière. Ce roman m'a fait réfléchir sur la place des femmes dans la société et donné envie de lire davantage sur cette période de l'histoire américaine et de l'histoire des Noirs, la ségrégation raciale ayant été imposée à la suite de la Reconstruction.
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