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Critique de RogerRaynal


Ce roman d'aventures se déroule à Nagasaki, à la fin du 18e siècle. le clerc Jacob y débarque afin de travailler dans la minuscule île artificielle de Dejima, seul poste permettant de commercer avec le Japon, alors coupé du reste du monde par sa stricte politique d'isolement.

L'honnête Jacob, venu faire fortune dans le but de mériter le coeur d'Anna, restée en Hollande, va bien vite s'apercevoir que Dejima est un nid de vipères : trafiquants à la nationalité douteuse, espions, interprètes approximatifs, voleurs et profiteurs y sont légion. Il y fait aussi la connaissance de l'humaniste Dr Marinus, qui a parmi ses élèves japonais une sage femme dont la moitié du visage est brûlé, Orito Aibagawa. Cette dernière ne laisse pas de marbre Jacob, qui a aussi fort à faire avec les manigances de ses chefs.

Orito va être enlevée par l'énigmatique et puissant Seigneur abbé Ennomoto, et se retrouver dans un mystérieux château où vivent des femmes souffrant de diverses infirmités. 

Comment Jacob pourrait-il aller à son secours, alors qu'il ne peut poser un pied au dehors de Dejima sans une autorisation expresse ? Un interprète amoureux d'Ortie s'y risquera à sa place, sans qu'il ne soit au courant… Mais il restera à affronter les manigances du magistrat de Nagasaki, Shiroyama, et celles d'un capitaine anglais bien décidé à forcer le Japon à commercer avec l'Angleterre, même s'il doit pour cela raser Dejima…

David Mitchell nous offre là un grand (700 pages) roman d'aventures, semant avec talent de nombreuses fausses pistes et déjouant avec brio les suppositions du lecteur. Il décrit extrêmement bien le contexte et les personnages, et a une profonde connaissance du mode de fonctionnement de la société japonaise de l'époque. D. Mitchell a vécu huit années au Japon, ayant enseigné l'anglais à Hiroshima, et est marié à une Japonaise ; et cette connaissance approfondie du japon transparaît à chaque page du roman.

La traduction de Manuel Berri est bien réalisée, et maintient le rythme enlevé de l'auteur. Les pages et les chapitres défilent sans longueurs, et la grande histoire (nous sommes à l'époque des guerres napoléoniennes) s'invite dans la petite île de Dejima et s'entremêle aux petites histoires de ses habitants.

Le livre lui-même existe en deux éditions :

L'édition broché (24 €), au format 14 x 22 cm, aux éditions de l'Olivier, imprimé en France en janvier 2012, est de bonne facture, écrit en caractères assez gros pour que la lecture en soit facile et agréable. C'est celle que j'ai lue.

L'édition poche, aux éditions points, au format 11 x 18, comprend 740 pages et ne coute que 3,56 €. Pourquoi s'en priver ?

Il est dommage qu'il ne soit pas mieux connu, d'autant qu'il a remporté le prix des écrivains du Commonwealth en 2011 et a été considéré à sa parution comme un des meilleurs livres de l'année par Time magazine et le New York Times.

Originellement, je me suis procuré ce roman car il se déroule à l'endroit où va se jouer l'intrigue de mon prochain livre (qui lui commencera trente années plus tard), mais j'y ai découvert avec plaisir une belle histoire, remarquablement contée.
Lien : https://www.litteraturedusol..
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