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Au 18e siecle, du temps où Djakarta s'appelait Batavia et que les Pays-Bas régnaient sur le commerce de cette partie du monde, la Companie néerlandaise des Indes Orientales détenait un comptoir au Japon, une miscroscopique île artificielle rattachée au port de Nagasaki : Dejima. C'est dans cette minuscule enclave isolée et étroitement surveillée que se déroule l'histoire de Jacob de Zoet, employé intègre, idéaliste et ambitieux de la Compagnie.
Jacob, embauché pour redresser les comptes de la Compagnie, se retrouve parachuté dans une micro-société violente et corrompue, dont le seul but est d'extirper tout ce qu'elle peut d'un Japon inconnu et mystérieux : le Japon sous l'ère Edo, était totalement replié sur lui-même et hostile à toute ingérence occidentale ce qui, bien évidemment ne facilitait pas la compréhension entre les deux cultures.
C'est en premier lieu ce choc des cultures qui donne tout l'intérêt de ce gros roman, la rencontre entre les samurais à la tradition millénaire et les commerçants occidentaux corrompus et peu intéressés par une culture qu'ils méprisent : afin de pouvoir communiquer avec des étrangers dont ils se méfient, les japonais leur ont interdit d'apprendre leur langue et ont recours à une escouade d'interprètes, ce qui donne parfois lieu à certains comiques de situation … ! A cela s'ajoute une impossible histoire d'amour entre Jacob, tiraillé entre sa fiancée néerlandaise restée au pays et la belle et instruite Orito Aibagawa, une sage-femme japonaise. L'idylle impossible se double d'une enquête et même d'un conte néo-gothique lorsque Orito est enlevée par le puissant seigneur-abbé Enomoto qui la séquestrera dans sa sinistre secte-monastère…
Il y en a donc pour tous les goûts : de l'histoire, de l'ethnologie, de l'amour, du policier et du gore… que demande le peuple ! Et en plus, afin de ne pas ennuyer son lecteur, David Mitchell déroule son histoire au présent dans une langue très moderne qui garantit un rythme soutenu : on ne s'ennuie pas une minute !
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J'ai lu Les milles automnes sur le conseil d'un libraire. Avec l'habitude de me fier aveuglément aux recommandations des libraires - comment sinon, prendre des risques? - je me suis donc laissé prendre par les étranges péripéties de ce livre. J'y ai aimé la façon brillante et très incarné qu'a Mitchell de décrire la société japonaise et son interaction au monde. J'ai aimé plus simplement la capacité à transporter le lecteur dans un univers autre. J'ai aimé aussi le texte, par exemple les sortes de didascalies qui émaillent les paragraphes narratifs. Pour le reste, plus naturellement porté vers les univers intérieurs, ce livre n'est pas dans le registre qui me touche. Mais néanmoins, j'ai passé un bon moment de lecture. Loin, loin.
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Je sors d'un voyage littéraire qui m'a ravi. "Les 1000 automnes (on nommait jadis le Japon, le pays des 1000 automnes), de Jacob de Zoet" est un roman envoûtant, et David Mitchell, décidément, un auteur majeur. Pour un suvol de l'histoire, je ne vous apprendrez rien que vous n'aurez lu sur la 4ième de couverture et dans les 16 autres critiques dudit livre. Alors, mon avis personnel: Un GRAND roman. Et l'impression qu'un jour on dira de l'oeuvre de Mitchell qu'il est majeur dans la littérature moderne. Ici l'auteur ne tente pas d'élaborer une structure originale, comme dans son excellent "Cartographie des nuages", mais étale simplement avec talent dans des trames de temps et d'espace linéaires, une histoire du commerce entre le Japon du 19ième siècle et les Hollandais. Mitchell saupoudre son récit de références historiques qui nous en apprend beaucoup sur la culture du Japon de l'époque, un pays qu'il connait bien pour y avoir séjourné pendant plusieurs années. On y est, au milieu des tensions culturelles incontournables, inévitables, à cette époque entre les valeurs occidentales et celles, orientales. Les mythes et rituels qui nourrissent les deux mondes sont bien dépeints. Ses personnages sont fins et très crédibles. Et comme tout bon gâteau a son glaçage, l'amour, une femme au destin unique, une brûlure, deux hommes et des interdits sociaux... vont épicer le tout. On se prend au jeu. J'ai eu l'impression d'être sur place au milieu d'eux. 700 pages, c'est une croisière, pas une course de fond. Un livre à lire et à déguster, sans se presser. Un monde que je quitte avec regret.
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Les mille automnes de Jacob de Zoet se distingue tout d'abord par son excellent mélange des genres, entre roman-fleuve historique, avec un contexte assez méconnu (les relations marchandes entre les Néerlandais et le Japon au début du 19e siècle, à priori ça a l'air ennuyeux mais ça ne l'est absolument pas), histoire d'amour impossible, suspense d'aventures, gore quasi gothique et même de l'humour! le livre est d'autre part d'une érudition fascinante, jamais surfaite, mais précise et exigeante. Une bonne histoire donc, qui nous emmène complètement ailleurs, servie par une écriture formidable et un je ne sais quoi de magistral qui fait toute la différence.

Lien : http://www.exploratology.com/
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L'action se déroule en 1799, à Dejima, qui est un comptoir hollandais. Jacob de Zoet est un jeune clerc qui débarque sur ce territoire étranger, où la corruption et la cupidité de ses compatriotes est en train de faire le désastre de la compagnie. Il lui faudra déjouer les pièges déjouer par ses supérieurs, amadouer les japonais, et surtout parvenir à y voir clair dans ses sentiments : saura-t-il rester fidèle à Anna, qui l'attend aux Pays-Bas, ou succombera-t-il à la mystérieuse Orito, femme éclairée et vertueuse ?
Ce roman n'a pas mille pages, mais 750. On suppose donc qu'il a de nombreuses choses à raconter, et on fait confiance à David Mitchell, qui, dans le Fond des Forêts, roman magnifique et captivant, ou dans la Cartographie des nuages si visionnaire et poétique, a su démontrer toute l'étendue de son talent. Et c'est une grave erreur. Car les Mille automnes de Jacob de Zoet est une déception d'un bout à l'autre. D'histoire, tout d'abord, il n'y a pas. Certes, il y a bien une vague histoire d'amour, une confuse intrigue politique, et une description rébarbative des événements s'y rapportant, de près mais aussi de très très loin. D'intérêt, il n'y en a pas non plus. On a déjà vu des romans ne prenant tout leur sens qu'une fois le livre refermé. Ce n'est pas le cas des Mille Automnes, qui n'a aucun sens, sinon celui, purement littéraire, de prouver qu'il est possible en 2012 d'écrire sur des sujets n'intéressant personne des romans aussi longs et ennuyeux. Une terrible déception, donc, mais ce n'est pas tout.

Les mille personnages de Jacob de Zoet
Ainsi, il y a une vague intrigue amoureuse. Elle est vague, car, elle n'avance jamais, se perd mille fois en chemin, et se transforme en intrigue où interviennent religieuses, samouraïs et moines malsains. Elle est donc, cette histoire d'amour, un prétexte à un peu d'action, et après tout pourquoi pas ? En effet, le chapitre consacré au couvent mystérieux où sont recluses des nonnes livrées à des moines est le moins ennuyeux. Il aurait pu constituer d'ailleurs à lui seul un roman, même si de Zoet n'intervient pas une seule fois, et même s'il n'a pas réellement de fin (vous avez donc compris le problème). Il y a également une intrigue géo-politique, et c'est le plus difficile à suivre, bien que 500 pages lui soient entièrement consacrées : les affrontements entre anglais et hollandais, les complots entre hollandais et japonais, et la « bataille navale » finale sont interminables, soporifiques, et noyées sous les incessantes apparitions de nouveaux personnages (jusqu'à la fin il en apparaît de nouveaux). Même si le lecteur a bon fond et désire en venir à bout, il lui faudra relire plusieurs fois une même page pour comprendre qui est qui et qui fait quoi. le livre, qui fait donc 750 pages à la base, se transforme du coup en somme monumentale. Certes, on peut être habitué, surtout si on fréquente les auteurs russes, eux aussi très généreux en protagonistes et encore plus vicieux que Mitchell puisqu'ils utilisent sans prévenir le deuxième prénom ou le diminutif, à devoir se casser un tant soit peu la tête pour suivre un récit. Mais chez Mitchell, le lecteur n'est jamais récompensé de ses efforts, autrement que par un mal de crâne.
Beaucoup de questions sont abordées dans ce gigantesque roman. Des questions qui sont chères au coeur de David Mitchell, comme la question de l'esclavage, sont traitées de façon poétique et intéressante, mais trop brièvement pour que cela sauve le livre. D'autres questions, comme la loyauté, la langue (les interprètes jouent un rôle central dans le roman), le déracinement, sont soulevées, mais Mitchell n'apporte pas de réponse, il les laisse défiler à mesure qu'elles se posent, avant de les recouvrir par des détails et des descriptions sans aucun intérêt. Ce roman, trop ambitieux, ne repose sur rien d'autre que sur cette vaine ambition, celle d'écrire un pavé exotique, comme si Mitchell voulait faire revivre Conrad, Dumas et Jules Verne en même temps. La sauce ne prend pas, et l'action est tellement noyée sous une foule d'informations et de détails qu'elle en devient incompréhensible.
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Vous conviendrez que le titre n'a absolument rien d'engageant. Passer jusqu'à mille automnes avec un batave, le tout en près de 700 pages à la typographie serrée. En première approche c'est du masochisme.
A tout le moins on s'attend à des longueurs dans ce gros pavé. Des langueurs dans les descriptions du paysage japonais, des discussions byzantines enfin nippones sur la traduction d'un mot néerlandais en japonais, oui des longueurs jamais.
L'auteur a pris le temps de tisser une très belle trame littéraire . J'ai une pensée pour le traducteur qui a dû passer des heures carrées à garder l'esprit de l'auteur avec respect.

Nous sommes à la toute fin du siècle des lumières.
Géographiquement parlant on se trouve à Dejima , petit comptoir de la compagnie orientale néerlandaise, à côté de Nagazaki . La petite communauté du comptoir suinte les jalousies recuites et le colonialisme le plus abruti.Do côté japonais , ce n'est guère mieux avec le panier de crabes de la guilde des traducteurs.

Tout ca on va le découvrir à travers des personnages très finement observés, une intrique bien ficelée , de l'amour, de l'émotion, des cours de médecine et quelques aphorismes bien trouvés . On se gardera bien d'oublier quelques scènes très drôles.
J'ai coupé plusieurs fois la sinistre litanie des nouvelles à la radio pour rester dans ce livre avec des personnages tantôt grotesques, parfois attachants ou même quelquefois très très inquiétants .
Une fois de plus, pas de bon roman sans un « bon » méchant et je vous laisse découvrir toute sa richesse .

Je n'aurai garde d'oublier Orito, magnifique femme courage qui va tracer sa route envers et contre tous et surtout les hommes de pouvoir.

C'est un livre à multiples facettes, érudit sans être jamais pédant . Bref un auteur anglais au sommet de son art a couché sur le papier cette belle hstoire avec un amour évident pour le Japon.

M. Mitchell, l'homonymie littéraire est parfois heureuse . Vous avez, en quelque sorte, écrit votre « Autant en emporte l'Orient »
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Très bon roman qui se déroule au début du XIXè siècle au Japon, sur l'île artificielle de Déjima dans le port de Nagasaki. Cette île était la résidence des commerçants hollandais pendant les 2 siècles d'isolation du Japon à l'ère Edo. L'histoire raconte l'arrivée de Jacob de Zoet et sa découverte du Japon, puis sa rencontre avec une japonaise ... La rencontre entre les deux cultures et les descriptions de la vie au Japon à l'époque sont passionnantes. Les recherches poussées de l'auteur donnent un résultat d'une grande érudition. Peut-être le seul bémol est-il justement que les détails historiques, s'ils donnent de la véracité au récit, peuvent aussi le complexifier quand ils sont trop nombreux ou qu'ils ont peu de rapport avec l'histoire principale. Enfin le texte est d'une très bonne qualité littéraire mais l'alternance entre un style narratif et un style plus poétique affecte un peu la fluidité de la lecture.
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Ce roman de Mitchell nous permet d'entrer au coeur de la compagnie orientale des Indes néerlandaises et d'aborder le rivage japonais. L'auteur a su s'inspirer de ses années passées au Japon pour nous livrer un récit très vraisemblable, bien que se situant dans un passé aujourd'hui assez reculé. En fait, c'est une histoire en 3 phases articulées entre elles. La première est centrée sur le comptoir de Dejima et le positionnement en son sein du clerc Jacob de Zoet. L'aspect insulaire de ce comptoir est très bien transcrit. On s'enferme sur cette île avec les européens présents et tout se joue sur des stratégies personnelles d'enrichissement et de carrière.

Vient ensuite la seconde phase qui nous fait pénétrer dans le Japon shintoiste. Cette partie est plus noire. Elle nous laisse une impression d'étrangeté. Certains aspects sont assez dérangeants. L'érudition de l'auteur est bien présente, mais elle n'est pas faite de lourdeur.

Le troisième volet est consacré à l'arrivée d'un vaisseau anglais sur Dejima et au dénouement de l'histoire.

On ne s'ennuie pas un seul instant et pour ma part je n'ai pas ressenti les longueurs soulignées par certains lecteurs. Les personnages créés ont de la profondeur, des caractéristiques fortes qui vous restent longtemps en tête. Au début, j'ai eu un peu de mal à me retrouver entre tous les personnages différents, mais on s'y fait assez vite.

La fin du roman nous fait faire un petit bond dans le temps et reste assez rapide. Elle n'est cependant pas mal traitée et permet à l'auteur de jouer sur certaines cordes sensibles aux sentiments de filiation.

Cette histoire se caractérise en tout cas par une forte originalité au sein de la littérature et le roman, mérite à mons sens le prix obtenu. J'ai aussi apprécié le fait que les personnages bâtissent des plans qui pour certains conduisent à des échecs. Ils ne sont pas extraordinaires. Les récits de leurs vies ne sont pas faits que de réussites éblouissantes. Bref, ils sont humains avec leurs engagements, leurs désirs, leurs échecs et leurs déceptions.
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Pour le poste de traite néerlandais de Dejima, près de Nagazaki, ce début de XIXe siècle a un goût de déclin... Au milieu de cet environnement, Jacob de Zoet est venu faire fortune, pour atteindre son véritable objectif : épouser celle qu'il aime, restée aux Pays-Bas...

Ce roman est surprenant : si c'était un policier, comme la quatrième de couverture tente de nous le vendre, il serait décevant : démarrage tardif, rythme lent, texte long (730 pages). Mais heureusement pour nous, l'auteur a une autre ambition.

Car ce texte est bien une grande fresque historique, narrée "à hauteur d'homme", avec ses épisodes dramatiques et ses moments de gloire. L'ambiance exotique est extrêmement bien rendue, avec une mise en scène qui frise souvent la poésie. Il y a des passages qu'on se prend à lire à haute voix, pour la musique des mots. Et cette ambiance "japonisante" est un délice quand elle est alliée à une telle précision historique.

Bref, on l'aura compris : l'auteur maîtrise son roman et son style. La lecture est très plaisante, et on ne s'y ennuie pas !
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Un magnifique et grandiose roman qu'on ne veut surtout pas finir tant l'on est emporté par son histoire. Des personnages secondaires aussi forts que les principaux, un sujet fouillé et documenté sans lourdeurs, une écriture limpide mais qui, en même temps, laisse planer des mystères, bref, une lecture qui marque. David Mitchell demeure pour moi, depuis Cartographie des nuages et le fond des forêts, un auteur à lire et à suivre absolument.
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