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Critique de adtraviata


Ca y est, j'ai découvert Nancy Mitford ! Et je n'ai absolument pas été déçue ! Je suis dans une petite période très anglophile et j'ai vraiment adoré découvrir l'histoire de Linda, racontée par sa cousine Fanny, la narratrice.

La première est romantique, exaltée, la seconde est sage, prudente. Les deux cousines, si différentes, s'entendent à merveille. Leur complicité vient de l'enfance, quand tous les cousins se retrouvaient dans la campagne anglaise (la vraie), à Alconleigh, un manoir traversé de courants d'air glacés, habité de placards confortables pour les retrouvailles des Honorables, et mené de main de fer par l'Oncle Matthew, héros excentrique et chasseur extravagant.

Plus tard, quand les jeunes files seront prêtes à entrer dans le monde, Linda laissera libre cours à son imagination et à sa fantaisie romanesque. La poursuite de l'amour ne rimera pas pour elle avec la chasse au bonheur…

Je comparerais volontiers La poursuite de l'amour à un délicieux bonbon anglais acidulé comme l'humour de Nancy Mitford, un After Eight raffiné comme les origines de l'auteur, assortis d'une bonne part de pudding anglais, solide comme les traditions britanniques. Ne faites pas l'économie de la préface (que vous pouvez lire, comme souvent, après la lecture du roman de préférence) : on y comprend que Nancy Mitfod a représenté dans ce livre publié en 1945, une bonne part de son monde et de sa propre recherche de l'amour. Elle dépeint la haute société anglaise, celle qui maintient des traditions d'honneur et de noblesse terrienne au fin fond de la campagne, quitte à ne pas prendre toute la mesure de la course du monde qui les entoure (mais les enfants y sont si heureux !) et aussi celle qui recherche le pouvoir, l'argent, quitte à se compromettre avec les idéologies les plus extrêmes en ces années qui précèdent la deuxième guerre mondiale.

Il y a dans ce livre de l'humour, de cet humour anglais si fin et dévastateur, des personnages extravagants et attachants, des enfants élevés à la dure, une histoire d'amour romantique à souhait, des valeurs sûres de la bonne société britannique. Si le regard de Nancy Mitford est pointu, finement observateur, un rien féroce, la romancière n'en dégage pas moins un immense respect pour ses personnages. La fin arrive un peu brutalement et je me suis surprise à avoir la gorge serrée…

J'ai pensé en lisant ce roman à Mary Wesley, bien sûr, les deux romancières sont nées respectivement en 1904 et en 1912 et mettent en scène des femmes qui cherchent le bonheur, l'émancipation dans une société encore fort corsetée parfois ; je n'ai pu m'empêcher de penser aussi à Kate Atkinson, dont l'humour et la fantaisie me semblent les dignes descendants de Nancy Mitford (et de Mary Wesley).

Une superbe découverte, qui laisse augurer bien du plaisir grâce aux deux titres qui m'attendent dans ma PAL !
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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