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Critique de Tralalivre


Après le gros coup de coeur qu'avait été Âme Brisée, j'étais plus qu'enchantée à l'idée de lire le nouveau roman Mizubayashi.

En juin 1939, Jun, étudiant altiste au conservatoire de Paris rentre chez lui au Japon, laissant derrière lui Anna, jeune française future institutrice dans son pays également aux portes de la guerre.

Quel avenir peut-il y avoir pour ces deux jeunes gens dont les pays sont ennemis ? Sauront-ils se retrouver ? Quel lien y a-t-il entre Mizuné, altiste solo et Otto, écrivain primé ?

Ce roman est structuré en mouvements, 5 exactement, à l'image d'une symphonie. Symphonies dont il est une fois de plus question, l'univers de Mizubayashi mêlant agilement musique et langue française.

Le premier mouvement est extrement violent : têtes décapitées, bombes explosant des corps, les morts se suivent, toutes sanglantes, exprimant les horreurs de la guerre et leur impact sur les innocents qui assistent à ces massacres.

Les mouvements suivants s'enchaînent, de façon fluide et harmonieuse. Pas de temps mort dans cette histoire, ou plutôt dans ces histoires. Anna et Jun, Mizuné, Otohiko, les pièces du puzzle s'emboîtent pour former un tableau grandiose, aux notes des symphonies de Chostakovitch et de Richard Strauss.

Mizubayashi joue avec la langue française et la langue japonaise de façon extrêmement habile, les descriptions sont particulièrement précises pour faire entendre un tas de détails sonores, et faire ressentir intensément les émotions des personnages, au combat, lors du travail avec la musique... Un vrai chef d'oeuvre linguistique !

Si l'histoire est puissante et poignante, elle m'aura tout de même laissé une impression moins forte qu'Ame brisée qui m'avait bouleversée et qui avait été pour moi un réel coup de coeur.

Reine de coeur aura été une lecture passionnante, j'ai d'ailleurs lu le roman d'une seule traite en quelques heures, mais c'est surtout le style de l'auteur et cette façon particulièrement habile de jouer avec les mots qui me laisse cette fois un souvenir marquant.
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