Le monde est peuplé de (...), de types contents d'eux-mêmes, de grandes gueules, sans yeux, sans oreilles, ni cœur. Ce sont des maniaques. Ils ne veulent voir qu'une seule tête; celles qui dépassent, ils les coupent.
J'ai rêvé d'un monde sans barrières raciales ni religieuses. J'ai combattu toute forme de racisme. J'ai lutté contre les excès d'une politique coloniale aveugle et méprisante. Vous le savez tous, j'ai rêvé d'être le citoyen d'un monde affranchi des égoïsmes de classe, d'un monde fraternel.
Il hait l'inégalité d'une manière viscérale, brutale. Elle le dégoûte; il la rejette avec violence. Il est un fanatique de l'égalité, comme devaient l'être les gens de gauche, en cette époque lointaine.
La Tunisie n'est pas une île. La crise mondiale débarque sur ses côtes. C'est le temps des mauvaises récoltes. Le bled a faim, le bled s'insurge. Et papa s'indigne.
Oui, tout agace Serge dans ces années trente où un Congrès eucharistique international est organisé avec un faste inouï. Une provocation en terre d'islam.
Conquérons notre indépendance et les femmes de chez nous seront libres. Elles vivront dans un Etat laïc, alors elles ôteront leur voile. Je le répète, faisons les choses dans l'ordre : chassons d'abord l'occupant français. Et le reste suivra.
Tu gueules sur tout, Henry ? Tu résistes, tu milites, tu t'insurges constamment ? Tu prends à tout bout de champ les armes et la plume ? Allons, je le saurais. Tu aimes trop la vie. Tu es comme moi. Tu t'arranges. Tu t’accommodes, un peu lâche, un peu flemmard et, parfois indifférent. Mais rassure-toi, on n'est pas des "mauvais". On n'est rien que des hommes qui font ce qu'ils peuvent. C'est tout. Circulez, il n'y a plus rien à voir. Allez, tire-toi.
Un juif au Cercle aryen ! Vous imaginez la scène et la suite. Je fais donc attention. Je me suis raboté le nez et me suis collé, au cas où, un faux prépuce bien imité.
Ils sont tous là. Rien que de l'ultra, du pur jus, du plus nazi que le nazi.
J'ai eu une vie intense avant ma naissance.