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Critique de Krout


J'ai eu la chance de pouvoir emprunter l'édition réservée aux Membres du Cercle du Nouveau Livre dans laquelle l'auteur s'exprime en annexe sur son roman : " Il m'est difficile de parler de la Ronde de Nuit. Je peux simplement indiquer les circonstances et le climat qui m'amenèrent à écrire ce livre.
Je me trouvais seul à Paris, au mois d'août. J'occupais - je ne sais plus par quel hasard - une chambre dans un quartier résidentiel de l'ouest : le XVIe arrondissement. Quartier "bourgeois". On le trouve ennuyeux. [...]
La Ronde de nuit pourrait être, par exemple, la rêverie d'un promeneur solitaire, au mois d'août, dans le XVIe arrondissement. le bruit de ses pas réveille les fantômes et il écoute, dans le silence de ce quartier, les secrets terribles que les pierres conservaient depuis vingt ans."

Bon j'entre dans son rêve, dialogues d'une bande d'éméchés, faisant la fête dans une grosse maison bourgeoise. C'est un peu comme un grand tour de carrousel, l'impression de la tête qui tourne, tellement de noms, tellement de visages. Puis un narrateur semble émerger au centre d'un amas de questions. Un interrogatoire ? Autour de lui, on danse, on rit, on fume, on boit, ... On : trop de noms. p.30 " Une partie de colin-maillard ? - Excellente idée ! - Nous n'aurons pas besoin de nous bander les yeux. " Double je, double jeux, ... moi je tatonnais.

Le narrateur se met à table : un oignon à peler. Avec qui ? Il se laisse embarquer. p.70 "Vous venez mon petit ? demande le Khédive. Dehors c'est le black-out, comme d'habitude." A fond la caisse en 11 CV dans ce Paris déserté, les grands boulevards défilent. Des noms, encore des noms. Trop de noms pour moi. Coup de filet, coups de feu. C'est la guerre ! Flashbacks. p.125 "Quelques pas encore. A gauche, le théâtre des Ambassadeurs. On y donne la Ronde de nuit, une opérette bien oubliée." Alors même pas Rembrant ? J'aurais tout faux ?

Et pendant les petites ritournelles et les airs de piano qui émaillent ce court récit, dans ma tête c'est Marie-Paule Belle qui les supplante : "Je ne suis pas Parisienne, ça me gêne, ça me gêne..." . Voilà peut-être aussi pourquoi je me perds facilement au fil des pages, au fil des rues.

La narration reprend, revient en arrière, pour préciser, pour éclaircir, pour expliquer. Quoi ? Pour s'expliquer, soi. Soit se dédouanner. Eplucher le pourquoi, le comment : toujours cet oignon. Je devrais pleurer ? Mais non. Double je, double jeux, trahisons. Il y a longtemps que j'ai quitté Paris. Dans la tête d'un lâche, dans la tête d'un traître, voilà où m'a emmené Patrick Modiano... pour au final fuir lâchement sa jeunesse trahie, pourchassé par ses démons.
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