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Critique de CorinneCo


Dans l'aquarium de ses pensées, Jean Dekker ondoie. Paris en juillet, sous une chaleur torride ressemble à une nasse où des poissons divers tourneraient en rond. le nez contre la vitre nous contemplons une sorte de faune aquatique en voie de disparition ou déjà éteinte. Ce sont plutôt les souvenirs de Dekker qui s'effritent sur les hauts fonds. Tout semble noyé dans cet ouvrage de Modiano, la ville, les personnages, l'intrigue (qui existe à peine).
Des appartements inoccupés, délaissés ; des rues vides, des fantômes errants. Rien de bien nouveau dans l'univers de l'auteur. Cela peut-il être ennuyeux ? Un peu. Mais comme peuvent l'être les villes vidées par les mois d'été. Jean Dekker a changé de nom, est devenu un écrivain de langue anglaise à succès et vingt ans après il revient dans la ville de sa jeunesse. Pourquoi a-t-il fui à l'aube de sa vingtième année ? Car il y a toujours un mouvement de fuite chez Modiano. Une esquisse de mémoire lézardée qui raye un mur ; un monde interlope déclassé ; des abandons épars ; des rencontres amoureuses aussi vaporeuses que la fumée d'une cigarette.
Il y a une sorte de vertige « mondain » dans ce livre. Tout est feutré, proche de l'inertie, silencieux et superficiel. Presque négligeable en fait. C'est peut-être là, la force d'écriture de Modiano ; revenir sans cesse sur les insignifiances de la vie et des caractères de personnages fragmentés qui, pour ma part, ont fini par me paraitre proches. Au point d'avoir envie d'aller voir si le grand rez-de-chaussée aux volets clos place de l'Alma existait bel et bien.
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