Personne ne répond jamais aux questions qui vous tiennent à coeur.
Pourquoi n'y aurait-il pas, à travers les péripéties en apparence les plus diverses d'une vie, une unité secrète, un parfum dominant ?
"Je suis resté longtemps au bord du trottoir, à regarder le flot des voitures, le clignotement des feux rouges et des feux verts, et, de l'autre côté du fleuve, l'épave sombre de la gare d'Orsay. A mon retour les arcades de la rue Rivoli étaient désertes. Je n'vais jamais connu une telle chaleur la nuit, à Paris, et cela augmentait encore le sentiment d'irréalité que j'éprouvais au milieu de cette ville fantôme. Et si le fantôme, c'était moi?"
On devait se donner un but dans la vie. Sinon...Je l'écoutais d'une oreille distraite. J'avais l'âge où les conseils sont inutiles et où ceux qui les donnent vous semblent prononcer des paroles bien vaines.
Un but dans la vie...Ce soir-là, l'air était tiède, les lumières de l'avenue des Champs-Elysées brillaient comme elles n'ont jamais brillé depuis, et plus bas dans les jardins, les fleurs des marronniers tombaient sur mes épaules.
Son visage était lisse et on lui aurait donné trente ans.
Elle se leva et me pris par le bras. Elle marchait pieds nus et je m'aperçus que ses ongles d'orteils étaient vernis, d'un vernis émeraude qui contrastait avec l'éponge blanche de son peignoir, ses cheveux blonds et ses yeux clairs.
"Là-bas, une lumière blanche de projecteurs éclairait le dôme des Invalides et donnait au bâtiment l'aspect d'un immense panneau en trompe l'oeil. J'éprouvais ce même sentiment d'irréalité que devant la tour Eiffel et tentais de le combattre en retrouvant dans ma mémoire ce qu'évoquait pour moi cette esplanade : la fête foraine qui s'installait là, chaque année, du temps de mon enfance, et où ma mère m'emmenait, les manèges, les tirs à la carabine, la baleine Jonas..."
Par l’une des portes-fenêtres, un courant d’air m’apportait la rumeur de Paris. Dehors, derrière les grilles du jardin, la place de l’Alma et la terrasse du café où j’attendais, après avoir marché tout l’après-midi, au hasard. Je me confondais avec cette ville, j’étais le feuillage des arbres, les reflets de la pluie sur les trottoirs, le bourdonnement des voix, une poussière parmi les millions de poussières des rues
La vie est une succession de cycles... Et de temps en temps, on revient à la case "départ".
On devait se donner un but dans la vie. Sinon... Je l'écoutais d'une oreille distraite. J'avais l'âge où les conseils sont inutiles et où ceux qui les donnent vous semblent prononcer des phases bien vaines.
Tous ces gens qui ont été les témoins de vos débuts dans la vie vont peu à peu disparaître. Vous les avez connus très jeune, quand c'était déjà le crépuscule pour eux.