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Citations sur Black mamba boy (16)

Il ne savait rien de la guerre : les seules batailles qui lui venaient à l'esprit étaient les querelles sporadiques qui surgissaient entre nomades somaliens où ces derniers se soumettaient à des règles très strictes leur interdisant de tuer femmes, enfants, vieillards, prédicateurs et poètes.
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Ambaro apprit tout de suite que son mari était un rêveur invétéré:tout le monde l'adorait,mais personne ne lui aurait confié un troupeau de chameaux.
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Des vents chauds et secs nés dans les déserts noirs volcaniques du Danakil soufflaient sur Assab. La proximité de la ville avec ces terres désolées et apocalyptiques n'avaient pas suscité l'intérêt des Italiens, même si c'était la première fois qu'ils prenaient pied hors de chez eux depuis l'époque des césars. Les Égyptiens leur avaient cédé Assab contre une somme raisonnable. Grisâtres et déformés par le vent implacable, ses immeubles croulaient sous le poids des années. Un ramassis de vagabonds y avaient élu domicile : Abyssiniens en quête de travail, pêcheurs yéménites dans le sillage des bancs de poissons de la mer Rouge, Afars nomades aux dents limées, Somaliens de passage. Même si, comme à Djibouti, le port débordait d'activités, les gens faisaient la grasse matinée, et ceux qui se démenaient dés l'aube, maugréaient, furieux de ne pas avoir vécu à l'époque où cet endroit était l'un des plus riches du monde.
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Ces étoiles sont nos amies, elles ont veillé sur nos ancêtres et vu toutes sortes de souffrances, mais la lumière en elles ne s'éteindra jamais, elles veilleront sur toi et tes petits-enfants.
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Il ferma les yeux et prit du repos sur la rive tranquille.Puis il lesta les images de cadavres,d'hommes en flammes et d'yeux énucléés qui pesaient sur son esprit et les laissa couler à pic.
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Invoquons d'abord les mânes des neuf mille jeunes combattants qui, sans réfléchir, embrassèrent la cause de Mussolini dans les montagnes d'Érythrée : garçons en tout semblables à mon père, hormis que leur existence fut prématurément fauchée par des haches émoussées. Invoquons également ceux qui moururent de faim; ceux dont la folie obscurcit l'esprit ; et ceux aussi qui se contentèrent de disparaître.
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Son existence durant, mon père s'est exercé à la liberté. Conséquence de ses incontestables victoires sur la mort, il a fait sienne sa vie et ne doit rien à personne. Comme sa mère avant lui, il s'est forgé au bord tranchant de la solitude
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A passer leurs journées ensemble, Jama apprit que Liban était yibir, mais à Alexandrie, les Somaliens de tous les clans s'épaulaient pour avoir des tuyaux, de la compagnie et de l'aide. La faim et le harcèlement dont sa famille était victime l'avaient poussé à quitté le Somaliland. Et depuis lors, son passeport britannique était bloqué à Hargeisa, parce qu'aucun ancien ne voulait d'un Yibir dans son clan et que les Yibirs ne pouvaient prendre l'initiative de nommer un chef de clan. En Égypte, les Ajis acceptaient de boire, de manger et de nouer des liens d'amitié avec lui, car personne n'était là pour les juger, mais ces rapports apparemment apaisés n'étaient qu'un voile de gaze prêt à se déchirer sous le soleil de Somalie. Les Yibirs portaient le nom de leur clan comme une étoile jaune, et celle-ci les désignait comme bas, sales et méprisables. Dés l'enfance, on leur inculquait qu'ils n'avaient rien dont ils pouvaient s'enorgueillir, ni suldaans à mettre en avant, ni troupeaux de chameaux, ni bataillons de combattants. Dans leur pays de pénurie et de superstitions, les mythes avaient la vie dure, et au lieu de revendiquer un sharif, descendant du prophète comme ancêtre, ils s'étaient choisi un magicien africain païen persuadé de pouvoir vaincre les missionnaires musulmans. Cette hérésie avait attiré la malédiction sur eux et elle les cantonnait à couper le bois, transporter l'eau et travailler le cuir et les métaux, alors que les Ajis paradaient sur leurs nobles chameaux. Même quand ceux-ci s'essuyaient les mains après être entrés en contact avec lui, Liban avait appris à détourner le regard, agissant comme s'il croyait lui aussi qu'il pouvait les contaminer, mais plus il s'éloignait du Somaliland, moins le fait d'être yibir comptait. En Egypte, tous les Somaliens portaient la même étoile jaune et leur peau noire apprenait aux Ajis ce qu'être en butte au mépris des autres voulait dire.
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Ils riaient de ce dont ils pouvaient parler et laissaient croupir le reste dans la chambre verrouillée de leur cœur.
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Cependant Rumeur veillait, celle qui volette entre ciel et terre et ne dort que d'un œil. De ses ailes rapides elle s'élança pour déranger le sommeil paisible des villageois.
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