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Critique de foufourche


Première lecture insupportable pour moi en 2020, ce Yann Moix que je me suis efforcée de lire objectivement, en faisant abstraction du personnage que lui-même s'obstine pourtant à brandir à tort et à travers, et surtout en travers de ses propres écrits.
Ne voulant pas m'arrêter au personnage, je me suis donc jetée bravement dans la bataille, toute prête à aimer un récit compassionnel et intime d'une enfance difficile. Hélas ! Trois fois hélas ! comme dans la poésie où le siècle avait deux ans, ce bouquin a deux siècles, et déjà Moix perce sous le Yann. On a beau calmer sa lecture, s'exhorter à la patience : rien n'y fait. L'auteur nous pond un livre supposé sincère, (bien que labellisé "roman") et pourtant, c'est à chaque ligne une exercice pâtissier atroce, plein de meringues, de crèmes et de glucose.
Moix enfile les termes pompeux, les vocabulaires abscons, les métaphores lourdingues, avec un style atrocement ampoulé. Pour prouver à quel point il est cultivé, il cumule des listes entières de philosophes, de jazzmen, de théories mathématiques, sans que jamais cela ne serve le propos du récit. Tout ce qu'on en retient, c'est que le jeune Yann a fait prépa en harcelant les filles. Aaah ce subjonctif passé, qui m'a incité plus d'une fois à jeter le livre par la fenêtre (j'ai des fenêtres solides, plus que le style de Moix) : est-ce que je viens de lire "nous voulussions ?" et pourquoi pas "nous voulussassissions" ? le principal défaut de ce livre, au-delà du fait de décrire de manière excessive et totalement fausse une enfance abusée, réside sans doute dans le fait, que de page en page, il nous vient malheureusement le même désir qu'aux parents de notre Gide en culottes courtes (et tapissées) : le frapper à notre tour. C'est probablement voulu par l'auteur, qui se complaît à présenter un personnage détestable, vaniteux, que le public adore haïr. Yann, par pitié ; change de thérapeute. Les lecteurs méritent mieux que de payer pour que toi tu ailles mieux.
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