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Critique de Lucilou


Le Molière du "Médecin malgré lui" n'est décidément pas celui que je préfère, le Molière de la farce un peu grossière, un peu facile...
Quand on connaît l'autre, le jumeau, le reflet, le revers, le deuxième qui nous offrit "Tartuffe", "L'Avare", "Le Misanthrope", "Dom Juan", le créateur des (mes)aventures de Sganarelle promu médecin par vengeance conjugale semble un peu creux, un peu gros. Quoique...

Rien de subtil ni de révolutionnaire dans cette comédie créé en 1666 et dans laquelle un bûcheron porté sur la bouteille et les coups doit se faire passer pour un médecin sous peine d'être violemment molesté à son tour et guérir la fille devenue muette d'un bourgeois grincheux et bilieux.

Rien de subtil ni de révolutionnaire mais quelques scènes à mourir de rire comme celle (II, 2) où le valeureux guérisseur place le coeur à droite et le foie à gauche en ânonnant un latin de cuisine à faire pâlir le plus ignorant des curés des campagnes croqué par le plus virulent apôtre de la III°République qui se révèle bien supérieure au passage (fort lourd!) dans lequel Sganarelle s'en va tâter de la nourrice comme une ménagère tâte un melon au marché...

Rien de subtil ni de révolutionnaire mais les traces tout de même de l'engagement farouche du sieur Poquelin qui pourfendait l'hypocrisie des médecins (et de tous les autres!) autant que les mariages arrangés qui voyaient une jeune brebis jeté en pâture et en sacrifice dans le lit d'un vieillard, d'un loup libidineux aux tempes blanchies...

Rien de subtil ni de révolutionnaire mais une peinture au vitriol de la société du Grand Siècle.

Rien de subtile ni de révolutionnaire mais du rythme tout de même et la promesse d'un jeu vivant et survolté, à l'italienne et surtout: à la Scapin.

Rien de subtile ni de révolutionnaire mais une bonne humeur contagieuse.

Alors non, le Molière des farces n'est peut-être pas aussi brillant que celui des grandes comédies mais ce dernier n'est pas loin, caché sous le masque de Sganarelle.
Il doit tout au premier...
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