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Critique de thedoc


Un livre de plus sur les camps et l'horreur nazie ? Non, un livre nécessaire, une fois de plus. Un livre lu en parallèle de mon fiston qui, à son jeune âge (en classe de 3ème), en est encore à découvrir un passé qui lui semble invraisemblable.

Emma ne mange plus. Plongée dans l'enfer de l'anorexie, elle cherche des réponses à des questions qu'on refuse d'entendre. Fille unique d'un couple bourgeois avec qui elle entretient des relations distantes, elle trouve complicité et réconfort auprès de sa grand-mère, Mamouchka. Pourtant, elle sent de manière viscérale que cette dernière lui cache quelque chose, surtout depuis qu'elle l'a entendu prononcer dans son sommeil des noms de personnes inconnues et un autre, Sobibor. le silence de sa grand-mère la ronge, encore plus lorsque cette dernière décède. Sobibor… Emma sait très bien ce que ce nom recouvre : un camp d'extermination en Pologne, aujourd'hui disparu. La découverte d'un journal intime caché dans les affaires de sa grand-mère va enfin lui apporter des réponses qui dépassent ce qu'elle aurait pu imaginer.

« Sobibor » : livre sur l'horreur nazie, sur les camps d'extermination, sur la Shoah. Mais aussi livre sur la mémoire, le mensonge, la lâcheté. Sur les secrets de famille qui vous bouffent la vie alors même que tapis et tus, on sent leur poids, omniprésent. Un silence trop épais et trop lourd à supporter, des questions qui restent sans réponse. C'est cela qui, au début, rend Emma malade. C'est la découverte de la vérité, ensuite, qui l'achève avant de la libérer.

Jean Molla, dans ce roman au succès critique et populaire, nous offre un récit très fort, abordant les pans obscurs de l'ère nazie. Dans ce livre destiné aux adolescents, tout est dit et bien dit. L'auteur réussit à mêler habilement l'histoire familiale d'Emma à la grande, passant en revue les principales étapes de l'extermination des Juifs à travers l'histoire de Jacques Desroches et du camp de Sobibor. Seul le personnage du directeur du supermarché m'a semblé être de trop, son rôle m'apparaissant totalement invraisemblable. Mais il y a cette phrase qu'il prononce : « Ce n'est pas ma fonction qui me dicte ce que je dois faire »… Et là, tout est clair. L'auteur permet au lecteur – et à Emma - de réfléchir à cette notion de responsabilité et renvoie les bourreaux face à leurs actes : tout le monde a le choix d'agir en son âme et conscience, quelle que soit sa fonction.

Un très beau roman, recommandé par le Ministère de l'Education nationale pour les classes de Troisième, à juste titre.
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