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Critique de Christophe_bj


Pablo Hernando, un quinquagénaire, voyage en train de Madrid à Malaga, lorsqu'il prend subitement la décision de descendre du train et de rejoindre en autocar la station d'avant, le village déshérité de Pozonegro et d'y acheter immédiatement, sans négocier et sans même l'avoir visité, un petit appartement lugubre dans un immeuble des plus laids longeant la voie ferrée, dont il avait repéré le panneau « A vendre » accroché au balcon. Que vient-il faire là ? Que cache cet étranger qui arrive dans l'ancien bourg minier en complète décrépitude ? ● Rosa Montero conduit de main de maître une intrigue au cordeau qui nous plonge du côté désespéré de l'Espagne, entre misère noire et groupes d'activistes néonazis. ● Les informations nous sont distillées au compte-gouttes, avec un sens aigu de la divulgation progressive des secrets des personnages, et sans que cela soit le moins du monde artificiel. On apprend peu à peu à connaître le personnage principal, Pablo, et tous ceux qui gravitent autour de lui, comme la lumineuse Raluca, sa voisine au grand coeur, Roumaine qui fut abandonnée à la naissance, ou encore Benito, le beauf grossier, magouilleur et stupide qui vend l'appartement à Pablo. Ces deux personnages ont le privilège de prendre la parole en tant que narrateurs à la première personne à plusieurs reprises. ● L'autrice fait merveille lorsqu'elle décrit ou suggère l'ambiance mortifère de ce village agonisant, et l'absurdité de la vie : « Une peine infinie tombe comme un voile sur l'architecte, c'est une tristesse inattendue et tellement profonde qu'il en a brusquement froid. Ses entrailles se sont couvertes de givre parce qu'il a cru voir, dans un instant aveuglant, la réalité du monde : l'immensité de toute cette souffrance dénuée de sens, cette agitation de fourmis des êtres humains, le vide ténébreux de la vie. » ● Dans le récit sont insérés des faits divers authentiques et horribles, qui renforcent l'idée désespérante que l'humanité est sous l'emprise du mal et l'ironie du titre. ● Mais ce roman noir est aussi un roman d'amour et, malgré tout, il reste un peu d'espoir.
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