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Avec La bonne chance, Rosa Montero m'a entraîné dans une histoire extraordinairement émouvante et surtout captivante.
Cette autrice espagnole dont le livre a été retenu pour le Prix des Lecteurs des 2 Rives 2022, excelle dans l'art d'intriguer, de garder le mystère jusqu'au bout, attisant ainsi de plus en plus mon impatience.
Pourtant, bien que désireux de savoir, de décrypter ces informations distillées tout au long du roman, je prenais bien le temps d'apprécier, de vibrer, de trembler en lisant La bonne chance.
Tout commence donc dans le train AVE Madrid-Málaga, un TGV qui s'arrête dans toutes les gares… Un homme, près de la fenêtre, est devant son ordinateur mais ne semble pas très concentré. À Cordoue, il descend et fait tout pour revenir à la gare précédente : Pozzonegro où il avait aperçu un panneau « à vendre » accroché au balcon d'un appartement, en face de la gare.
Pozzonegro, « le patelin le plus laid du monde », comme le dit Rosa Montero, rassurez-vous, n'existe pas, c'est précisé en notes de fin d'ouvrage. Ici, c'est une ville minière qui fut prospère mais, depuis la fermeture de la mine, c'est la décrépitude.
Notre homme, Pablo Hernando, achète cash l'appartement à un certain Benito Guttiérez, drôle de bonhomme qui brille ensuite par sa bêtise et sa cupidité. L'appartement est miteux, sale, mal fichu et, quand un train passe, tout tremble et c'est assourdissant. Qu'importe, cet homme attendu à Málaga pour un cycle de conférences, fondateur d'un atelier d'architectes à la renommée internationale, s'y installe.
Débute alors une ronde infernale qui réserve, heureusement quelques respirations salutaires avec Raluca, voisine de Pablo, qui tente de s'occuper de lui. Elle est caissière au supermarché local, le Goliat, et réussit même à le faire embaucher.
Dans cette ronde, j'entends parler de police, d'un certain Marcos dont le nom terrorise Pablo qui va avoir cinquante-cinq ans. Felipe, autre voisin, est sous oxygène. Il fait partie des relations que noue Pablo qui entend, chaque soir, à l'étage au-dessus, des coups, des cris, des pleurs. Quand il tente de savoir ce qui se passe, c'est le silence.
Au Goliat, Raluca s'inquiète parce qu'une superviseuse semble vouloir réorganiser le magasin où Pablo met en rayons jusqu'à une heure tardive.
Dans ce bourg sinistre, en pleine chaleur torride de l'été, peu à peu, Pablo est rattrapé par son passé, par tout ce qu'il tentait d'oublier. Enfant battu par un père alcoolique, il a réussi sa vie d'adulte mais Clara, sa femme, est morte, et leur fils, mystère…
Quant à Raluca, elle a été abandonnée à la naissance puis a été internée en soins psychiatriques avant de mener une vie quasi normale jusqu'à ce qu'elle rencontre Pablo. Femme courageuse et belle, elle ne laisse pas cet homme insensible mais pourquoi a-t-elle de la peine à garder un oeil ouvert ?
Au passage, Rosa Montero complète son roman de terribles faits divers démontrant la folie humaine que ce soit des sévices intrafamiliaux ou un massacre aveugle, aux États-Unis par exemple.
J'ai dû aller tout au bout de ce roman social qui flirte avec le thriller pour savoir enfin qui bénéficie de la bonne chance. Rosa Montero, bien traduite par Myriam Chirousse, raconte bien, donne régulièrement la parole à ses personnages, même à l'horrible Benito et j'avoue qu'elle m'a fait vibrer jusqu'au bout.
La bonne chance, finalement, c'est moi qui en ai bénéficié en lisant cet excellent roman !

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Un homme qui semble de pas être parvenu à un accord avec la vie, un train, un paysage navrant et un narrateur qui nous esquisse cinématographiquement cette désolation avec une économie de détails exquise. Cet homme qui s'appelle Pablo Hernando Berrocal, cinquante-quatre ans, l'architecte de l'intensité, comme l'a baptisé un journaliste dans une phrase qui a fait florès, récompensé par d'innombrables prix internationaux, va descendre à une station erroné, reprendre un bus pour se rendre dans une autre ville, " le Trou du Cul du Monde ", où en une heure et même pas, acheter un petit appartement horrible et délabré en face de la gare à 42000 euros cash et disparaître de sa vie officielle, du moins va tenter. Ceux sont les premières pages, et je dois dire que déjà je crève de plaisir en lisant cette prose et ce sujet qui m'attirent aussi sûrement que le miel les abeilles.

Un livre d'une psychologie dense, où Montero va nous élucider peu à peu, d'une lenteur sadiste 😁, le mystère de cet homme très silencieux, une habitude défensive apprise dans l'enfance afin de survivre. Pourquoi cet homme fuit-il son passé ? Et peut-on jamais fuir son passé, dont on ne peut se débarrasser comme on enlève une veste. Dans ce roman choral, à travers le personnage de Pablo et ceux qui vont entrer dans sa nouvelle vie, l'écrivaine nous met face aux évidences de la Vie, tout ce qu'on accepte comme allant de soi, et en faites en sont bien loin de l'être. Toutes ces choses dont on passe à côté, trop occupé à atteindre un but qui n'en est pas un, et dont on s'en aperçoit trop tard. Des vies construites sur des préjugés nourris par l'apparence , laquelles une fois que la différence entre notre vrai moi et celui de l'apparence n'arrivent plus à cohabiter, ne sont plus gérables. Pablo a toujours eu des facilités à gérer sa Vie du pouvoir, mais dans la vie réelle il est un désastre. Rosa Montero corse l'histoire en y rajoutant des éléments extrêmement dérangeants, Pablo qui collectionne depuis des mois des histoires d'horreur familiales , des néonazis inquiétants, des enfants maltraités, un certain Marcos recherché par la police, un fils mystérieux dont le destin change selon les versions que débite Pablo, des recettes pour survivre à des catastrophes....Bref entre amour, amitié , violence et désespoir, à travers son personnage de Pablo elle nous laisse entrevoir, "la réalité du monde : l'immensité de toute cette souffrance dénuée de sens, cette agitation de fourmis des êtres humains, le vide ténébreux de la vie." Ca a l'air pessimiste, mais c'est sans compter sur le personnage féminin du récit, Raluca qui irradie d'énergie, d'optimisme, de gentillesse et d'amour et illumine l'histoire et la vie de Pablo. Et l'ensemble finit par déboucher sur une situation inattendue, du moins pour moi, et sur une profonde réflexion sur le Mal gratuit. Une réflexion qui me touche personnellement vu que c'est une des rares choses qui m'a toujours fait peur justement à cause de cette combinaison , le Mal, la cruauté faite par pur plaisir sans aucune raison , ni logique, du moins apparente. Un livre bien écrit, une intrigue bien structurée foisonnant de thèmes intéressants accompagnés de riches réflexions sur la Vie, le Mal et le Bien. En un mot, Grandiose ! Première rencontre avec Rosa Montero, et j'en sors subjuguée !

"....il faut apprendre à aimer dans l'enfance, comme on apprend à marcher ou à parler.....des enfants sauvages de l'amour, qui n'ont jamais vu dans leur enfance deux personnes s'aimer...sont incapables de reconnaître l'alphabet amoureux, qui leur est aussi étranger que si les gens parlaient en tagalog."
"Le Mal possède des ressources que le Bien ignore."

Un grand merci aux Éditions Metailié et NetGalleyFrance pour l'envoie de ce livre.
#LaBonneChance #NetGalleyFrance
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Un homme parti en train de Madrid vers Málaga descend en gare de Cordoue, repart pour la station précédente de Pozzonegro, en autocar cette fois, car il veut y arriver vite et ne peut se permettre d'attendre le train du lendemain. Arrivé dans le village, il appelle aussitôt le numéro indiqué sur le panneau de vente d'un appartement situé près de la voie ferrée pour l'acheter comptant. Or Pozzonegro, un ancien centre minier à l'agonie, en dehors du supermarché de la chaîne Goliat à l'entrée du village et la station-service qui se trouve à côté est « déprimant, sombre, indéfini, sale, en demande urgente d'une couche de peinture et d'espoir ».
Qu'est-ce qui peut pousser cet homme qui pourrait être séduisant mais dont on dirait qu'il n'est pas parvenu à un accord avec la vie, un accord avec lui-même, à descendre du train à l'improviste et à se cacher dans ce patelin qui pourrait être le plus laid du pays ? Que ou qui fuit-il ?
Nous apprendrons que cet homme se prénomme Pablo Hernando, est un architecte renommé, et qui, s'il pouvait, formaterait sa mémoire et recommencerait à zéro.
Il pense pouvoir se couper du monde et se terrer dans cette petite localité au passé minier, cet appartement devenu sa tanière. Mais ses quatre associés inquiets préviennent la police ; celle-ci le localisera bien vite étant donné qu'elle le surveille depuis l'évasion de prison d'un certain Marcos Soto, l'inspecteur en chef demandant d'ailleurs à son second, « s'il ne trouve pas cela bizarre que ce dénommé Pablo Hernando soit parti vivre tout à coup, à… à… dans ce patelin de merde, en laissant tout, peu après que Marcos s'est enfui ».
Mais qui est donc ce Marcos, quel lien a-t-il avec Pablo, quels secrets porte-t-il ?
Obligé de sortir pour faire quelques provisions, Pablo va alors croiser sa voisine d'immeuble, Raluca, une jeune femme énergique, généreuse, un peu cabossée par la vie mais tellement solaire.
C'est elle qui va le prendre sous son aile et le ramener peu à peu à la vie, bien que ce ne soit pas gagné d'avance.
Cet homme dont le chagrin est immense n'hésite pas à s'inventer des vies pour donner le change, pour fuir ses responsabilités. Peur, culpabilité et honte lui deviennent insupportables. Mais Raluca par sa simplicité, sa spontanéité réussit à lever les doutes et les hésitations qui l'obsèdent.
J'ai particulièrement apprécié comment, à chaque fois que Pablo est saisi par la panique, il réussit, en se souvenant de notions de survie, de conseils pittoresques qui peuvent sauver des catastrophes, à affronter le danger.
J'ai trouvé également très intéressante la description des différents styles d'architecture que Pablo réalise et d'apprendre que Rosa Montero a emprunté ces éléments à différents architectes qu'elle cite en fin d'ouvrage.
Un peu d'humour se mêle à la gravité du propos lorsque Pablo qui se désespère de ne pouvoir aimer, se sentant incapable de reconnaître l'alphabet amoureux, persuadé qu'il faut apprendre à aimer dans l'enfance comme on apprend à marcher ou à parler. « En résumé : Pablo ne sait pas le tagalog. Et il ne se croit pas capable de pouvoir l'apprendre ». le tagalog étant une variété linguistique du rameau des langues philippines dans laquelle se trouve « une débauche de g » !
Un des signes de sa transformation et de son retour à la vie est manifeste lorsqu'il découvre au milieu de vieux livres anciens un manuel de tagalog pour débutants et qu'il se décide à en apprendre un peu à ses heures perdues !
L'auteure sait magnifiquement restituer l'ambiance sombre de cette ville, aujourd'hui désertée et agonisante, les infrastructures abandonnées, où tentent de s'accrocher encore, et de survivre, quelques familles, dans des maisons miteuses ou des blocs d'appartements de quatre ou cinq étages misérables, avec en toile de fond, ces trains qui grondent la nuit, véritables ouragans métalliques. C'est également le monde du travail et les grands magasins sans oublier cette chaleur écrasante que l'auteure peint avec brio.
C'est au coeur de ce décor que des sentiments aussi divers que contradictoires vont se révéler. La gentillesse côtoie la méchanceté, comme la bonté, la méchanceté, ou encore l'amour, la haine ; un roman qui parle du Bien et du Mal, qui montre qu'un homme à terre peut retrouver le goût de vivre un roman où l'amour et l'espoir sortent vainqueurs !
La bonne chance, de Rosa Montero est à la fois une sorte de fable, un thriller psychologique avec un suspense maintenu jusqu'au bout, un roman social, un splendide roman d'amour et surtout une ode à la vie. Elle nous rappelle que la vie peut être belle, pas complètement belle, certes, mais c'est la Vie, et avant tout un cadeau !
La bonne chance était le premier roman que je lisais de Rosa Montero. J'ai été conquise et subjuguée par l'écriture de cette auteure. Une belle découverte, et ce, grâce à ma médiathèque attitrée qui a proposé cet ouvrage pour le Prix des lecteurs des 2 Rives 2022 qu'elle organise chaque année.

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Pablo Hernando, un quinquagénaire, voyage en train de Madrid à Malaga, lorsqu'il prend subitement la décision de descendre du train et de rejoindre en autocar la station d'avant, le village déshérité de Pozonegro et d'y acheter immédiatement, sans négocier et sans même l'avoir visité, un petit appartement lugubre dans un immeuble des plus laids longeant la voie ferrée, dont il avait repéré le panneau « A vendre » accroché au balcon. Que vient-il faire là ? Que cache cet étranger qui arrive dans l'ancien bourg minier en complète décrépitude ? ● Rosa Montero conduit de main de maître une intrigue au cordeau qui nous plonge du côté désespéré de l'Espagne, entre misère noire et groupes d'activistes néonazis. ● Les informations nous sont distillées au compte-gouttes, avec un sens aigu de la divulgation progressive des secrets des personnages, et sans que cela soit le moins du monde artificiel. On apprend peu à peu à connaître le personnage principal, Pablo, et tous ceux qui gravitent autour de lui, comme la lumineuse Raluca, sa voisine au grand coeur, Roumaine qui fut abandonnée à la naissance, ou encore Benito, le beauf grossier, magouilleur et stupide qui vend l'appartement à Pablo. Ces deux personnages ont le privilège de prendre la parole en tant que narrateurs à la première personne à plusieurs reprises. ● L'autrice fait merveille lorsqu'elle décrit ou suggère l'ambiance mortifère de ce village agonisant, et l'absurdité de la vie : « Une peine infinie tombe comme un voile sur l'architecte, c'est une tristesse inattendue et tellement profonde qu'il en a brusquement froid. Ses entrailles se sont couvertes de givre parce qu'il a cru voir, dans un instant aveuglant, la réalité du monde : l'immensité de toute cette souffrance dénuée de sens, cette agitation de fourmis des êtres humains, le vide ténébreux de la vie. » ● Dans le récit sont insérés des faits divers authentiques et horribles, qui renforcent l'idée désespérante que l'humanité est sous l'emprise du mal et l'ironie du titre. ● Mais ce roman noir est aussi un roman d'amour et, malgré tout, il reste un peu d'espoir.
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Jusque là, on pouvait affirmer sans trop de risque de se tromper que la vie souriait à Pablo, la cinquantaine, beau gosse, architecte à la renommée mondiale (donc riche). Pourtant, ce jour-là, en chemin pour un énième rendez-vous professionnel, il débarque subitement du train, pour se rendre à Pozonegro ("puits noir"), quelque part entre Madrid et Cordoue, bled perdu et misérable, oublié du monde. Sur un coup de tête, il y achète un petit appartement crasseux, en bordure du chemin de fer, et s'y installe aussitôt, campant à même le sol douteux. Pourquoi agit-il de la sorte ? Il ne le sait pas lui-même, il sait juste qu'il fuit, quelqu'un ou quelque chose, à moins que ce ne soit carrément son ancienne vie.

Mais rien n'est jamais aussi simple, et n'est pas ermite qui veut. Son arrivée et l'acquisition au prix fort de la bicoque ne passent pas inaperçus à Pozonegro, petite ville où tout le monde se connaît et sait tout, et si pas, l'invente. Pablo ne peut éviter les contacts, les questions. Il y a Raluca, sa jeune voisine un peu inculte mais à la poitrine intéressante, abandonnée par ses parents à la naissance mais au tempérament optimiste et un peu envahissant ; Felipe, l'autre voisin, vieux et malade qui ne se déplace pas sans sa bonbonne d'oxygène ; une mère et sa fillette dans un autre appartement, d'où ne proviennent que leurs cris; les collègues de Raluca, jalouses ou gentilles, des truands de pacotille, des flics plus ou moins compétents ou pourris. Pablo doit composer avec son nouvel entourage et se retrouve impliqué malgré lui dans cette petite communauté étriquée. Sans compter que ceux qu'il fuyait ont vite fait de retrouver sa trace, et l'obligent à se confronter au lourd secret familial qui le ronge depuis des années.

Présenté comme une lutte entre le Bien et le Mal, "La bonne chance" se lit facilement. L'histoire est sympathique, l'intrigue est habilement menée, les péripéties s'enchaînent, le style est agréable. Mais au vu de ce que Rosa Montero est capable d'écrire ("L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir", pour citer le meilleur de ses livres, à mon humble avis), celui-ci m'a déçue : les personnages sont stéréotypés, les thèmes (violences envers les femmes et les enfants, différences de classes sociales, paternité) ne sont  qu'effleurés, les coïncidences improbables : tout est bien qui finit trop bien, trop vite et trop facilement. J'aurais préféré une fin plus complexe, où tout ne s'emboîte pas aussi parfaitement, plus crédible et moins romantique, mais dans ce cas le roman n'aurait pas pu s'intituler "La bonne chance".

En partenariat avec les Editions Métailié.

#LaBonneChance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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J'ai coché ce livre dans la sélection du 8 septembre 2021 de la Masse Critique de chez BABELIO, car j'avais déjà entendu beaucoup de bonnes choses concernant cette auteure espagnole Rosa Montero.J'ai donc eu "La bonne chance" de recevoir ce livre en échange de mon avis.

Merci à Babelio qui m'offre toujours (ou presque) de belles lectures et aux Editions Métallié pour ce partenariat.

J'ai tout simplement adoré cette lecture ♥

L'histoire de cet homme qui prend une étrange décision en achetant et en s'installant dans un appartement minable dont il a vu l'affiche à vendre à bord d'un train.

Nous ne savons pas grand chose de lui et Rosa Montero va alterner les chapitres en s'emparant de divers personnages. Ceux qui vont croiser son chemin mais aussi ceux qui l'ont perdu en chemin.

On sent bien chez cet homme, Paco, une immense peine, que c'est un homme blessé, à terre.

Une très grande détresse l'a poussée à se retirer et même à se retrancher d'une vie a priori ordinaire.Rosa Montero tout en finesse, en nous dressant toute une galerie de personnages tous plus intéressants, étranges, fascinants, malfaisants, attendrissants, les uns que les autres.

Avec tous ces personnages, elle va nous faire découvrir ce que cet homme a fui, ce que cet homme est, a été et sera.

J'ai aimé tous ces portraits que l'auteure nous décrit avec humour, tendresse mais aussi de façon caustique et amer. Je vous laisserai les découvrir pour ne pas tout vous dévoiler...

Ce livre c'est aussi et surtout, l'improbable rencontre de Paco et Raluca.

Là où se trouvait le vide, là où était l'improbable, va surgir l'étincelle, de celle qui peut raviver le merveilleux entre deux. Les thématiques de la famille, de la paternité sont au coeur de ce livre, tout comme celles de la reconstruction, de la rédemption, de l'empathie et de la bienveillance.

Les parcours de vie ne prennent pas toujours les chemins que l'on aurait souhaités et les relations familiales ne vont pas toujours de soi…

Il faut compter parfois sur sa bonne chance, celle qui nous fait avancer vers un futur plus beau.

Un très beau roman, que j'ai vraiment apprécié ♥♥♥♥

Une plume alerte, joyeuse et néanmoins profonde qui délivre de bien beaux messages.

Une très bonne chance avec cette lecture !

Rosa Montero, je vous lirai à nouveau c'est certain.

Merci Merci Merci !

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« Être un autre est un soulagement. Échapper à sa propre vie. Détruire ce qui a été fait. Ce qui a été mal fait. Si seulement il pouvait formater sa mémoire et recommencer à zéro. »
Être un autre, oublier, c'est ce que aimerait Pablo. Alors, il prend une mesure radicale. Il descend d'un train à Pozonegro, petite bourgade au milieu de nulle part, abandonne sa vie d'architecte renommé, achète un appartement miteux, s'installe et se terre. du moins il essaie. Mais comment échapper à son passé, à son avenir, à ses voisins Raluca et Felipe, aux hommes à ses trousses ? Et peut-il fuir éternellement ?
Un roman choral bienveillant, aux multiples péripéties, à la plume alerte. Une histoire d'amour, de solitude et de rédemption, aux personnages un peu stéréotypés mais joliment attachants. Mention spéciale à Raluca en belle écorchée.
Un texte lumineux. Un doux moment.
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Peut-on échapper à sa propre vie ? Détruire ce qui a été fait ? Ce qui a été mal fait ? C'est peut-être ce que Pablo Hernando, architecte réputé de Madrid, essaie de faire, lui qui, sur un coup de tête, vient d'acheter un appartement miteux, proche de la ligne de chemin de fer, à Pozonegro. Pozonegro, ville-fantôme à vingt-huit minutes de train de Cordoue, où seuls, le supermarché Goliat et la station-service montrent encore quelques signes d'activité.
Et c'est au supermarché que Pablo, aidé par Raluca, sa voisine, trouve un petit boulot : il va mettre des produits en rayon. La vie reprend tout doucement, alors que le passé soigneusement évité et oublié va soudain resurgir et reprendre ses droits....
Dans une petite video destinée aux lecteurs, aux lectrices francophones, Rosa Montero présente son roman (le lien se trouve tout en bas de la page, sur Babelio) on y découvre la voix, la belle présence de la romancière, qui répond à toute la joie, la chaleur humaine, que j'avais découvertes tout au long de ma lecture.
Rosa Montero nous parle de la lutte entre le Bien et le Mal - et de la victoire du Bien, et c'est ce que nous démontrent les deux personnages principaux : Pablo, et sa voisine Raluca, sa voisine, caissière du supermarché. Raluca, un personnage que l'on ne peut pas oublier, abandonnée à sa naissance, borgne, et pourtant, convaincue d'avoir de la chance, d'une humanité et d'une luminosité exceptionnelles.

J'ai beaucoup aimé La bonne chance, roman original, bien écrit, ni véritablement roman policier ni thriller - récit rondement mené, à l'humour subtil.
La dernière page refermée, les personnages nous manquent déjà, et tout nous pousse à nous arrêter, nous aussi à Pozonegro - pour les retrouver le temps d'une lecture.







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Qu'est-ce qui peut pousser Pablo, architecte internationalement reconnu, en route depuis Madrid par un train qui dessert les petites gares jusqu'à la ville où il est attendu pour y donner une conférence, à chercher à revenir vers le village de Pozonegro, à acheter sur le champ un appartement miteux donnant sur la ligne de chemin de fer, et à s'installer dans cet endroit sans aucun intérêt sans donner de nouvelles à qui que ce soit ?

Pablo a un comportement curieux. C'est aussi ce que dit Raluca, l'autre protagoniste principale de cette histoire, sa voisine dans cet immeuble sans goût ni grâce, mais qui décide d'aider Pablo dans une solidarité naturelle : elle va le guider dans le seul supermarché de la ville, où elle est caissière, à effectuer de premiers achats indispensables, et puis ensuite va lui trouver un travail de mise en rayon dans ce même supermarché.

Mais Pablo cache de curieux secrets. Plusieurs hommes sont à ses trousses, et n'auront de cesse de le pister dans ce lieu complètement perdu, jusqu'à un final qui mettra en scène Raluca, leur voisin Felipe, un vieil homme asthmatique bien sympathique, une petite chienne trouvée par hasard, mais aussi des mauvaises personnes qui en veulent à Pablo.

Je n'en dirai pas plus, pour ne pas divulgacher le plaisir du lecteur, car il y a un côté passionnant dans ce récit de Rosa Montero. L'autrice espagnole traite ici, sous couvert d'une belle histoire entre Pablo et Raluca que tout oppose par principe, les questions du bien et du mal, mais aussi celles de la culpabilité, de la peur et de la lâcheté, de la haine et de la passion.

Pablo est fasciné par le mal sous toutes ses formes : le récit est ponctué de rappels de faits divers tous plus horribles les uns que les autres, dans lesquels un homme terrorise sa famille ou autres horreurs incompréhensibles.

L'autrice dépeint aussi ces territoires abandonnés par les politiques, bien loin de la capitale et des grandes villes, où les commerces s'éteignent les uns après les autres, où les jeunes n'ont aucun avenir et où la vie elle-même est des plus difficiles.

Et puis il y a un réel rayon de soleil dans ce récit : Raluca, abandonnée dans son enfance, cumulant tous les handicaps possibles dans son enfance, est lumineuse sous la plume de l'autrice. Elle qui souffre d'un handicap physique qu'elle tente de dissimuler, cache une véritable grandeur d'âme, et pourrait rivaliser avec bien d'autres personnes issues de couches sociales supérieures, comme semble l'indiquer Rosa Montero.

De l'autrice espagnole je connaissais « le roi transparent » et « la folle du logis », et plus récemment « la chair » que j'ai chroniquée également, où le thème du désir a comme un écho à cette « bonne chance » que Raluca incarne ici avec luminosité.

Un roman qui fait du bien dans une période aussi sombre, pour peu qu'on sache regarder autour de nous, bien loin des réseaux sociaux et des actualités des grandes villes.

Lien : http://versionlibreorg.blogs..
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Une écriture addictive, des informations distillées au compte-gouttes, des interrogations nombreuses.
Et moi dans tout ça ? Et bien, je n'arrive plus à lever les yeux de mon livre.
Pourquoi un homme dans un train décide brusquement d'en descendre, de prendre un billet pour repartir dans l'autre sens ?
Un immeuble aperçu rapidement, un appartement acheté sans l'avoir visité dans le lieu le plus sinistre d'une ville aussi laide qu'angoissante. Pourquoi ? Que fuit-on pour se planquer telle une bête traquée.
Nous découvrons peu à peu que Pablo architecte mondialement connu, aux goûts esthétiques élégants et raffinés est attendu pour donner une conférence.

Cette passionnante histoire est peuplée de personnages aussi énigmatiques qu'humains comme Raluca, une jeune femme courageuse au passé ombrageux, psychologiquement instable, qui changera la vie de Pablo.
Tous dévoilent peu à peu ces parts d'humanité ou de violence, de silence et de secrets, de solitude et d'incompréhension qu'ils cachent aux autres, et qui posent questions.

Rosa Montero livre une captivante histoire existentialiste centrée sur un personnage principal qui a réussi sa vie professionnelle mais qui, en raison de multiples failles au sein de sa vie privée, décide de tout laisser derrière lui pour recommencer à zéro.

Merci à NetGallet et aux Editions Métailié qui m'ont offert cette lecture.
#LaBonneChance #NetGalleyFrance !

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